Suzy Dumeur
07 9 2008 - 12:11
Vu hier, et franchement je me suis pris un grand coup de poing dans le ventre. J' y suis allée "vierge" de toutes informations, n'ayant lu qu'un résumé de 2 lignes sur l'histoire.
La première partie du film m'a plu mais ne m'a pas estomaquée, dans le sens où le cinéma fantastique s'illustre mais sans réelles idées novatrices, on se dit juste que Lucie a été victime de tarés psychopathes en mal de sensations fortes. Du déjà mille fois vu mais bon à prendre tout de même.
C'est quand Anna découvre la planque des martyrs avec ce couloir dantesque décorés avec des photos de personnes torturées ou à l'agonie, que j'ai commencé à me dire que le film ne paraissait pas ce qu'il était. Quand commence son calvaire, nouveau doute, je me suis dit "merde je me suis faite avoir, j'évite comme la peste tous ces films de torture sur jeunes femmes (style Hostel) et là je me suis faite avoir !!!", et là franchement j'ai failli me tirer de la salle, toute en colère que j'étais.
Quelque chose m'a dit que je devais rester.
Je ne le regrette pas. J'ai détourné le regard plusieurs fois, et j'ai trouvé la scène d'écorchement révulsante et tout parfaitement immonde ; j'étais à ce moment là complètement obsédée par le "pourquoi ???". A ce titre la scène la plus hideuse éthiquement et humainement parlant, me parait celle où la femme tortionnaire devient d'un seul coup affectueuse avec Anna, lui parlant de façon doucereuse "bientôt tu n'auras plus à te défendre contre quoique ce soit" après tout ce qu'elle vient de subir dans son enfermement de cobaye ! Hideux, oui c'est bien le terme.
La révélation finale m'a fait l'effet d'un uppercut et je suis sortie de la salle franchement hagarde. Le "doutez Etienne" ferme et jusqu'au boutiste de Mademoiselle me hante (d'ailleurs je trouve qu'elle joue très bien son personnage Catherine Bégin, elle a un visage paisible tout ayant dans l'oeil cette hystérie prête à péter de tous les sectaires).
Comment j'interprète le film de Laugier ? Comme la dénonciation ultime de ces porcs enrichis et dotés de sur-pouvoirs qui estiment que tout leur est du même les derniers mystères de la planète ; la mort représentant le plus sacré d'entre eux. Ils sont frustrés car ils vont y passer comme tout le monde et trouvent cela fondamentalement injuste. Le seul plaisir qu'ils trouvent est cette quête de l'immortalité qu'ils croient enfin détenir via la révélation d'Anna (en ça je suis assez d'accord avec les opinions d'Evil Seb sur le laboratoire sectaire géant, et avec Dellamorte sur le fait que l'extrême douleur se mue en extase comme seul moyen de défense et d'acceptation de cette souffrance ingérable par un corps normal ; voire les théories sur la fameuse lumière au bout du tunnel, hallucination que le cerveau enverrait à la conscience pour faire gober la fin en quelque sorte).
Est-ce que la pseudo révélation d'Anna ne serait pas au final le dernier pied de nez à ces tortionnaires ? Le mensonge ultime ?
PS : si Mademoiselle se suicide alors qu'elle vient d'apprendre qu'il n'y avait rien après (ou l'Enfer ???), c'est peut être parce qu'il lui parait intolérable et insupportable de vivre avec une révélation pareille et qu'elle préfère précipiter les choses.
Suite de mon avis personnel sur le film.
Ca spoile un peu je préviens en avance.
On en a discuter avec mon frère et mon amie et je dois reconnaitre que le premier sentiment que j'ai eu envers le film dans cet échange c'est la peur, j'ai eu peur pendant le film c'est vrai je dois le reconnaitre, peur de reconnaitre que ce genre de chose existe et que des êtres aussi monstrueux peuvent tenter ce genre de chose, je sais qu'on vit dans un monde étrange ou tout n'est pas super rose et tout mais me montrer frontalement même si ce n'est que de la fiction une réalité aussi monstrueuse m'a donnée peur.
Peur que cela puisse nous arriver, puisse arriver à quelqu'un que je connais ou à moi même, je parle bien sur de la séquestration et des tortures qui suivent. Quand je regardée cette deuxième partie du film avec l'arrivée des membres de l'organisation, j'ai compris tout de suite qu'il ne venait pas pour aider Anna, les flics auraient bien changer sinon, d'ailleurs cette partie du film comme celle ou on découvre l'autre victime se ait brutalement avec la mort de la victime à coup de fusil.
Quand on sait que Anna va devenir le nouveau martyrs de cette organisation perverses on ne veut pa y assister, on ne veut pas que ça lui arrive, certes ce ne sont que des personnages fictifs et pourtant on s'y attache, le personnage de Anna comme je l'ai dit au début est touchant et savoir qu'elle va souffrir encore plus que précedemment étant en sois une idée que je ne pouvais supporter.
Quand on voit après qu'elle se fait tabasser, enchainer, dépecer et j'en passe, je regarde bien sur mais je suis comme déconnectée, je me dis que non ce genre de chose ne peut arriver ce n'est pas possible, ce n'est pas possible qu'au nom du quelconque idéologie on puisse faire souffrir des gens, pourquoi ils ne testent pas ça sur eux ces monstres, pourquoi sur les autres, la lacheté peut être je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir, tout ce que je souhaite après c'est que Anna parte, que ce qu'on dit au sujet du Paradis soit vrai ou pas car je ne peux plus la savoir en train de souffrir.
Et en regardant cette scène je n'ai qu'une envie c'est que ces monstres, car ce sont eux et non les victimes les monstres, se fassent trucider peu importe comment et pourquoi, je veux juste qu'ils se fassent piétiner la gueule pour ce qu'ils ont fait à tant de personne pour savoir si oui ou non il y a quelque chose après la vie, dans tous les cas si cela existe ils iront en Enfer se faire à leur tour torturer par le Diable et ses comparses.
Durant ces dernières 40 minutes j'ai suivis cette expérience éprouvant pour moi, je sais que ma mère et que l'amie de mon frère étaient à deux doigts de sortir, j les comprend tellement c'était insoutenable, peut être que je ne suis pas faite pour ce genre de film, ok les trucs gores, violents j'en vois mais il y a toujours une chose qui fait que ce n'est pas réel, qu'on sait que c'est de la fiction, la non pas un seul instant, que se soit par le traitement de l'histoire, par sa mise en scène, le jeux des acteurs et j'en passe, on a l'impression de voir un documentaire comme celui au début du film, c'est un film intéressant, très dur à voir pour moi qui montre des choses horribles et dont la tristesse à l'encontre de Lucie et Anna était omniprésente dans mon petit coeur, comme la peur que ce genre de chose existe tout près de la ou je vis.
Ce film m'a fait passer par beaucoup de sensation mais comme dit au dessus si je dois en reconnaitre trois, c'est la peur, la tristesse et l'interet.
En tout cas je ne sais pas si la note que je pourrais lui attribuer serait conséquente du travail apporter par monsieur Laugier et des sentiments que j'ai eu durant le visionnage du film mais je lui donne 5/6.
astroboy
07 9 2008 - 16:06
Mademoiselle 
(un peu de spoiler)
Bon, je rejoins sans problème le clan des pas conquis du tout. ça aurait put être bien mais ça ne l'ai jamais faute un casting complètement à la ramasse, à moins que ce ne soit à cause des dialogues lourdingues qui donnent plus envie de se marrer qu'autre chose (ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi mal joué), des emprunts mal digérés à bon nombre de chef d'œuvre (
La secte sans nom,
l' Exorciste, les Argento, les
Hostel beaucoup plus malins et puissants que ce
Martyrs), et surtout un scénar complètement autre, en particulier lors de ce fameux dernier tiers et son trip mystico-religieux, qui pour le coup se révèle aussi surprenant qu'hilarant (faut voir la mademoiselle déclamer son texte avec le plus grand sérieux

).
Sans ça, ça n'aurait pas été trop mal, les maquillages sont réussis, l'ouverture avec la petite fille blessée qui court dans la zone industrielle fait froid dans le dos (LA scène choc du film) et il y a même une musique absolument sublime lors du
passage à tabac d' Anna. Mais vu les échos élogieux que se traine le film je m'attendais à quelque chose d'intense et de déstabilisant alors qu'il est juste craspec et vain, et surtout tombe le ridicule le plus abyssal lors de ce dernier tiers enfumé à la ganja pas fraiche (et dire que ça suffit pour aller dans la comparaison avec Kubrick, pourquoi pas les Matrix tant qu'à faire)
1/6
molasar
07 9 2008 - 16:14
CITATION(astroboy @ 07 9 2008 - 17:06)

un scénar complètement autre, en particulier lors de ce fameux dernier tiers et son trip mystico-religieux, qui pour le coup se révèle aussi surprenant qu'hilarant (faut voir la mademoiselle déclamer son texte avec le plus grand sérieux

).
ce dernier tiers enfumé à la ganja pas fraiche (et dire que ça suffit pour aller dans la comparaison avec Kubrick, pourquoi pas les Matrix tant qu'à faire)
dernier tiers qui évoque vaguement d'ailleurs "Brainstorm" et le...Schumi de "l'expérience interdite".

CITATION(astroboy @ 07 9 2008 - 17:06)

une musique absolument sublime lors du passage à tabac d' Anna.
c'est le passage où la zique ressemble pas mal au score de "28 jours plus tard"??...ou je confonds avec une autre partie du film peut être.
astroboy
07 9 2008 - 16:18
Pas tout à fait d'accord pour le Schumi
où l'on pouvait voir ce qu'il y avait de l'autre côté uniquement en "arrêtant de vivre" sans avoir besoin de passer par les tortures les plus extrêmes.
J'aime bien ce film d'ailleurs 
Edit : pour le score, c'est juste le truc au piano pendant
qu' Anna se fait martyriser et j'ai pas tilté sur la ressemblance avec le thème de 28.
francesco
07 9 2008 - 16:19
CITATION(Suzy Dumeur @ 07 9 2008 - 13:11)

Comment j'interprète le film de Laugier ? Comme la dénonciation ultime de ces porcs enrichis [...] qui estiment que tout leur est du même les derniers mystères de la planète ; la mort représentant le plus sacré d'entre eux
Même si
Martyrs ne se limite pas à cette lecture, elle est effectivement assez prégnante, d'autant plus qu'elle fait très fortement écho à celle des brillants
Hostel qui font froidement le même constat en illustrant les agissements hyper crédibles & réalistes de nantis qui s'octroient le droit de jouer avec la vie des autres & la dévaluent par voie de conséquence. Chez Roth, ils le font par sadisme décadent, ici par
aveuglement métaphysique. Le résultat est à chaque fois inverse au but recherché, comme le montre dans
Martyrs le suicide final de celle là même qui recherchait un sens à l'existence (et dans les Hostel, pas mieux : ceux qui se rêvent en esthètes raffinés sont de fait des brutes sans humanité)...Enfin.
Plus trivialement, j'ai trouvé ce film plutôt bon & je lui donne la note de 4/6. Au delà du fait qu'il soit en deçà du buzz flatteur qui l'entoure (bien sûr, & comme d'habitude...),
Martyrs est quand même réussi, notamment dans sa capacité à renouveler fréquemment son propos & ses points d'achoppement
(on part du personnage de Lucie pour lever progressivement le mystère entourant sa vision pour ensuite passer le relais à Anna, à la découverte de la captive puis à tout ce qui tourne autour de la "secte") : en ça, force est de reconnaître que le scénario est assez brillant globalement & qu'on a chez Laugier une belle progression depuis
Saint Ange, splendide coquille creuse qui ne valait que pour son (anthologique) final (d'ailleurs, soit dit en passant, je crois me souvenir que les 02 films sont très similaires dans leur(s) sujet(s), notamment pour tout ce qui tourne autour de la caractérisation & du cheminement des personnages).
Pour ça, j'ai passé un "bon" moment de cinéma (l'expression est un peu malheureuse vue le sujet du film mais bon...) & je pense que
Martyrs devrait se construire un beau bouche-à-oreilles car on a quand même là un film qui flirte avec le statut d'OFNI tout en ayant la malice d'être formaté pour être accessible à un large public en dépit des apparences (j'imagine très bien les discussions entre spectateurs voulant partager la sensation d'avoir visionné un truc qu'ils imaginent extrême ou tabou).
Pour la formule, je dirais qu'on sort du film en ayant l'impression d'avoir vu Balaguero mettre en scène un scénario de Bernard Werber. Pas un chef d'oeuvre donc mais un film efficace, bien conçu & assez malin à défaut d'avoir vraiment l'intelligence de ses ambitions : le final, convenu, est décevant, & on imagine mal comment il aurait pu en être autrement sur un sujet pareil ; même si on peut regretter le côté conformiste des choix finaux (la transcendance d'Anna, indigne d'une image d'Epinal & le geste de Mademoiselle, une triste & prévisible dérobade qui s'imagine pouvoir bluffer le spectateur).
CITATION(molasar @ 07 9 2008 - 17:14)

c'est le passage où la zique ressemble pas mal au score de "28 jours plus tard"??...ou je confonds avec une autre partie du film peut être.

Ah, je suis pas le seul a avoir pensé à "28 jours" ! Oui, y'a un thème qui est *très* ressemblant avec celui du film de Boyle.
molasar
07 9 2008 - 16:21
CITATION(astroboy @ 07 9 2008 - 17:18)

Pas tout à fait d'accord pour le Schumi
où l'on pouvait voir ce qu'il y avait de l'autre côté uniquement en "arrêtant de vivre" sans avoir besoin de passer par les tortures les plus extrêmes.
J'aime bien ce film d'ailleurs 
le passage avec l''illumination" d'Anna je m'attendais presque à voir des angelots débarquer dans le plan:mrgreen: ...pour le Schumi j'en ai pas un souvenir trop dégueu...
Je viens de le voir, et j'ai été très surpris dans le sens où je savais que je n'allais pas un chef d'oeuvre en puissance, mais bel et bien un petit film sincère et bourré de défauts.
La première partie (plus psychologique et onirique) tien surtout dans le jeu de ses actrices (elle ont pas beaucoup de métier, mais elles y croient ça se voit) que dans la mise en scène sobre de Laugier. La radicalité du sujet ne se trouve pas là où l'attendait, j'esperais une violence brute et surtout justifiée (ce qui est le cas). Mais le but de Laugier était de nous mettre mal à l'aise, la-dessus il a un peu raté son coup parce j'ai ressenti plus d'empathie que de souffrance en regardant cette partie.
La seconde partie, celle avec le calvaire d'Anna, est tout aussi interessante (mais proche d'Hostel dans le principe, mais si le réal prétend le contraire), mais malheureusement traitée de façon laborieuse pour choquer : on dirait des saynetes façon Guinea Pig (c'est bien filmé toutefois), ces scènes gardent un rythme de croisière trop bas pour un tel film et seule la dernière séquence m'a estomaqué.
Sur la durée le film se tient, je me suis pas ennuyé (c'est déjà pas mal). Mais entre l'acharnement débile de la censure sur ce film (l'accroche sur l'affiche m'a bien fait rire tellement il prend le spectateur pour un gogo) et l'engouement un peu trop forcé des critiques, Martyrs en souffre, souffre d'être un petit film plein d'humanité et de sincérité (j'ai plus apprécié le film pour ça, car il fait appel à la part d'onirisme en chaque spectateur, sa volonté de croire et de vouloir faire croire à des choses qui ne sont pas vraies ne sont pas pour me déplaire. Et surtout, Laugier à sa propre vision du cinéma et il s'y tient). J'ai surtout ressenti durant toute la prèmière partie l'influence de Ténébres de Dario Argento : la photo et la musique sont similaires.
EDIT : ¨Par contre, je n'ai pas vraiment saisi la fin, du moins si elle à un sens ou si il faut en deduire quelque chose.
4,5/6 Parce que malgré quelques défauts, le film m'a ému plus que tout
rod0411
07 9 2008 - 20:24
Bon, SPOILS SPOILS SPOILS :
Alors, au delà d'un 6/6 bien senti vis-à-vis d'un film qui avance à coups de poings dans l'estomac du spectateur, que penser de la fin?
Mademoiselle se suicide, mais quelles hypothèses en tirer?
1) Anna lui décrit un "autre monde" magnifique par rapport au monde où l'on vit, à tel point que Mademoiselle tient à y aller au plus vite, et égoïstement, ne tient pas à en informer ses camarades, et se suicide avant d'aller leur parler.
Arguments :
-l'extase d'Anna.
-la réaction sobre et calme de Mademoiselle.
-le "doutez Etienne", c à dire "vous savez que c'est un monde meilleur que celui dans lequel on vit.
2) Anna lui décrit un "autre monde" d'éternelles souffrances vis-à-vis des "pécheurs" comme mademoiselle et le reste du groupe, et qu'un moyen d'abréger ce futur enfer et de s'y rendre au plus vite. D'où suicide de mademoiselle, et son "doutez étienne" pour lui faire savoir que leurs actions précédentes n'ont pas été les bonnes.
A part : pourquoi vous avez tous l'air de comprendre quelque chose au fait que les martyrs ont commencé en 68? y a quoi de spécial à cette date, à part Mai 68?
Adinaieros
07 9 2008 - 20:45
je pense qu'essayer de decrypter la fin va a l'encontre du
doutez final
Accessoirement, Laugier avait pas tellement de choix : j'ai du mal à l'imaginer balancer au spectateur ce qui se passe après la mort, c'est trop casse-gueule comme thème, t'as trop de chance de tomber dans le ridicule ou dans le prosélitisme religieux - déjà que le tunnel nuageux et lumineux est gratiné dans son genre...
Le plus simple était de s'en tirer par une pirouette : Mademoiselle commence à parler, et le générique de fin commence sans qu'on puisse entendre ce qu'elle va dire. Ou elle fait une crise cardiaque alors qu'elle allait tout dire. Ou elle se pète la gueule dans l'escalier devant les vieux et meurt. Ou une enclume géante lui tombe dessus et Bugs Bunny sort de la cave en demandant "quoi de neuf, docteur ?".
En la suicidant, il a sûrement choisit la fin la plus intelligente, qui permet de ne rien dévoiler sans trop paraitre incongrue. Je suis pas sur que ça soit judicieux de s'interroger sur ce qu'a dit Anna, je ne pense pas que Laugier lui-même le sache, ni que ça ait une importance capitale pour le scénario.
rod0411
07 9 2008 - 22:17
CITATION(Zorro @ 07 9 2008 - 22:22)

Accessoirement, Laugier avait pas tellement de choix : j'ai du mal à l'imaginer balancer au spectateur ce qui se passe après la mort, c'est trop casse-gueule comme thème, t'as trop de chance de tomber dans le ridicule ou dans le prosélitisme religieux - déjà que le tunnel nuageux et lumineux est gratiné dans son genre...
Le plus simple était de s'en tirer par une pirouette : Mademoiselle commence à parler, et le générique de fin commence sans qu'on puisse entendre ce qu'elle va dire. Ou elle fait une crise cardiaque alors qu'elle allait tout dire. Ou elle se pète la gueule dans l'escalier devant les vieux et meurt. Ou une enclume géante lui tombe dessus et Bugs Bunny sort de la cave en demandant "quoi de neuf, docteur ?".
En la suicidant, il a sûrement choisit la fin la plus intelligente, qui permet de ne rien dévoiler sans trop paraitre incongrue. Je suis pas sur que ça soit judicieux de s'interroger sur ce qu'a dit Anna, je ne pense pas que Laugier lui-même le sache, ni que ça ait une importance capitale pour le scénario.
McGuffin quand tu nous tiens...

bon alors c'était quoi cette foutue patte de lapin?
En premier désolé si je n'arrive pour le moment pas à argumenter mais je suis sous le choc, donc mon avis sera abrupt, et fouillis. Mon dieu quel film de horrible. Pourtant il y avait de quoi faire avec un sujet pareil, qui même si il n'est pas bien original avait du potentiel. Ce film est tout simplement un Torture Porn malsain, prétentieux et qui traine le genre dans la boue. Je ne comprend vraiment pas ce qui a part le fait que ce soit français, peut autant exciter les fans de genre. Encore une fois un film en hui clos afin de ne pas claquer de thunes. Encore une fois le coup de en fait c'est une folle, et en plus la seul très vague bonne idée du film est intégralement piquée au "Massacre à la Tronçonneuse 4" avec la fin un peu étrange où un type en costard lisant le Figaro, si si , arrive dans la maison de la famille tronçonneuse et engueule Wilmer (Matthew Mc Conaughey) parce qu'il a laissé échapper sa victime et que ça compromet leurs expérience sur la peur... En tout cas franchement j'ai trouvé ce film pire que "Haute Tension" et c'est dire de ma part... Au moins Aja si il n'a pas vraiment d'originalité et que c'est un peu un vendu, il sait réaliser un film... Non vraiment un horrible moment de ciné. Encore un de ces films dont je ne comprend pas l'engouement comme "le Labyrinthe de pan" "Blade 2", "Haute Tension" et autres films mis au stade de chef d'œuvre par la presse fantastique. Les Maquillages par contre sont stupéfiants, dommage que ce fût pour un film si honteux. Du vomit filmique tout simplement. Un film aussi dur à avaler que la soupe à l'urine que boit l'héroïne durant la seconde partie du film. Dommage que ce film ai si peu de finesse car même si "Saint Ange" n'était pas un chef d'œuvre, c'était à mille lieux de ça... Il voulait faire un film dérangeant, oh que oui il l'a fait, mais franchement est ce pour les bonnes raisons. Cet acharnement sur les victime, n'est ni distrayant contrairement à un ''Hostel'' (bien que je ne raffole pas de cette série) et ne fait vraiment pas réfléchir. Un film impudique qui m'a fait ressentir la même sensation de gène que ''Postal'' de Uwe Boll, j'adore pourtant l'excès mais la gratuité non ! Ou alors faut que ce soit au moins bien fait... Et que certains osent comparer le formidable ''Schizophrénia'' à ça me débecte...Un film atroce, voyeurisme qui nous place en spectateur d'un carnage stupide où l'on ne ressent aucunes empathie pour les personnages. Attention n'allez pas croire que j'ai eu du mal a regarder. Nullement, c'est juste que je me suis demandé comment un producteur a pu refiler de la thune pour ce vomit filmique. Tout ce tapage médiatique pour rien, quel dommage. Heureusement que le travail de Benoit Lestang est superbe, c'est le seul à avoir réussit quelque chose dans cette purge. Mais c'est surtout dommage que ce grand maquilleur nous ai quitté sur ça. Ridicule et pathétique...
sandman
07 9 2008 - 23:06
CITATION(Zorro @ 07 9 2008 - 17:21)

CITATION(molasar @ 07 9 2008 - 17:14)

c'est le passage où la zique ressemble pas mal au score de "28 jours plus tard"??...ou je confonds avec une autre partie du film peut être.

Ah, je suis pas le seul a avoir pensé à "28 jours" ! Oui, y'a un thème qui est *très* ressemblant avec celui du film de Boyle.
C'est vrai que la musique de la derniére scéne rappelle énormément la musique de 28 jours......
Jacques Facial
07 9 2008 - 23:40
CITATION(rod0411 @ 07 9 2008 - 21:24)

Bon, SPOILS SPOILS SPOILS :
Alors, au delà d'un 6/6 bien senti vis-à-vis d'un film qui avance à coups de poings dans l'estomac du spectateur, que penser de la fin?
Mademoiselle se suicide, mais quelles hypothèses en tirer?
1) Anna lui décrit un "autre monde" magnifique par rapport au monde où l'on vit, à tel point que Mademoiselle tient à y aller au plus vite, et égoïstement, ne tient pas à en informer ses camarades, et se suicide avant d'aller leur parler.
Arguments :
-l'extase d'Anna.
-la réaction sobre et calme de Mademoiselle.
-le "doutez Etienne", c à dire "vous savez que c'est un monde meilleur que celui dans lequel on vit.
2) Anna lui décrit un "autre monde" d'éternelles souffrances vis-à-vis des "pécheurs" comme mademoiselle et le reste du groupe, et qu'un moyen d'abréger ce futur enfer et de s'y rendre au plus vite. D'où suicide de mademoiselle, et son "doutez étienne" pour lui faire savoir que leurs actions précédentes n'ont pas été les bonnes.
Anna lui glisse à l'oreille qu'il n'y a rien après la mort. Comment vous vous torturez le bulbe pour ce pauvre Torture-porn déguisé, c'est ouf. Le réal a juste trouvé une astuce mytsico-religieuse navrante pour mieux jusifier ses images...rien de telle pour apporter une illusion de fond à un film mal interprété et chiant comme la mort. la démarche est d'une malhonnêteté sans nom. Les gens sont allés voir ce film parce que la censure a failli l'interdire au moins de 18 ans, c'est tout. Le buzz vient de là. Si les gens vont voir ce genre de film ce n'est pas pour y déceler un quelconque messages mais pout tester leur résitance en matant des images pénibles.
Tu sais lire dans ma tête toi?
C'est plus souvent le fond que la forme qui m'intéresse, un film comme Martyrs est certes plus troublant par ses images que par son histoire mais l'un ne va pas sans l'autre.
Il n'y a rien après la mort, je ne sais pas et je ne suis pas la pour parler de mes convictions religieuses si j'en possède, après la scène finale avec Mademoiselle peut être interpréter de plusieurs façons comme beaucoup de membres l'ont fait, soit il y a quelque chose après la vie et la vieille femme ne veut pas attendre mais dans la religion le suicide est un péché donc il y a un hic dans la scène soit il n'y a rien et elle veut mourir maintenant, pourquoi je n'en sais rien aussi.
Laugier malhonnête, si tu le dis, le type n'est pas de ce genre je pense pour ce que j'ai put en voir dans ses interviews et tout le monde n'est pas venu voir le film pour cette unique raison, c'est un film d'horreur français et c'est assez rare pour que je bouge mes fesses pour le soutenir on va dire même si c'est mauvais (et je ne parle pas de Martyrs sur le coup.)
rod0411
08 9 2008 - 00:37
Pour ceux que ça amuse, Laugier est sur facebook, donc vous pouvez l'ajouter comme ami, l'idolâtrer, l'insulter... à vous de voir.
(ça a sûrement déjà été dit, hein? en tout cas, les réactions sur son wall sont assez dithyrambiques)
Bloodbaffe
08 9 2008 - 01:41
Enfin vu!
Déja , je vais commencer par raconter (un peu) ma vie, je suis mère d'une petite fille de 3 ans, et donc je n'aime pas trop quand dans les films horreur ou non, on touche aux gosses...Mais comment dire?...Ce film s'il n'est pas si violent que ça sur la forme (que des images déja vues, analysées, et donc emmagasinées dans l'inconscient de tout cinéphile normal, on connait; on est blindé etc.), mais le fond est redoutable! Il propose un traitement proche du cinéma japonais ou espagnol, de Guinea Pig 1er du nom en passant par The Nameless, une plongée dans un monde horrible et terriblement réel, banal, sans créatures sanguinolantes
( ou presque, et encore...) , sans croquemitaine, sans brouillard , pierres tombales remuées, etc., bref sans clichés. Le sujet forcément casse-gueule est tel que soit on rentre dans le film, soit on reste de côté et du coup on risque fort de s'ennuyer lors des mêmes scènes qui vont toucher, émouvoir ou révulser d'autres spectateurs.
Je ne suis pas une pro-censure, mais après vision de la chose, l'interdition au -18 me semble largement méritée tant le film s'attaque au vécu de chacun, à ses démons intérieurs, tant l'horreur psychologique est utilisée et, la plupart du temps, maitrisée de façon magistrale. On pense à la vision du film de Laugier à quantité de références, la plus évidente pour moi a été cette nouvelle de Barker, 'Terreur' dans un de ses Livres de Sang qui proposait une histoire très similaire à Martyrs où un étudiant un peu braque sur les bords poussaient ses victimes dans la folie pure, et analyser les comportements... Les ténèbres, la folie, le doute font partie intégrante de l'univers de la nouvelle et du film de Laugier. On pense aussi par moment au compositeur Akira Yamaoka, pour la bande son de Martyrs, ce mélange si particulier de sa musique alternant passages mélodiques, mélancoliques et sons industriels, métalliques. La plupart des acteurs sonnent justes, les situations sont crédibles et s'enchainent. Le film est écrit, scénarisé, repose sur une mécanique redoutable, et surtout, surtout contrairement au 3/4 de la prod' des films "extrêmes" made in France, j'ai trouvé la réalisation très bonne. Pas d'effets d'esbrouffe gratuits, pas de faux racords, Laugier maitrise ses plans, se sert des cadrages pour soutenir son histoire et non pour en mettre plein la vue. C'est fort appréciable en cette période de shaky cam' a outrance! On passe pas loin du chef d'oeuvre, la faute à quelques incohérences
(pourquoi par exemple la plus ancienne des torturées, finit d'un coup de fusil à pompe? Fruit d'un "travail" d'une 15zaine d'années, comment expliquer qu'elle termine ainsi? Et par extension : pourquoi celle ci porte t"elle autant de marques de tortures, de scarifications là ou Anna en quelques séances de passages à tabac et dans un temps inconnu devient Martyr?) , et à quelques acteurs un peu limites (surtout la famille Ricoré en fait).
Alors certes, on poura toujours jouer les grincheux en se demandant si le final justifie toutes les horreurs endurées précedemment. Une chose est acquise pour ma part : Laugier n'a pas fait de provoc' gratuite, de gore pour le gore : la plupart des scènes dures interviennent hors champ, après l'action. S'il avait voulu jouer à fond la provoc' on aurait eu du viol à répétition, des scènes de boucherie , en bref, un Guinea Pig français! Mais ça n'est pas son but. Son but est de proposer un test au spectateur, de confronter ses obsessions, ses peurs avec celles de ses héroïnes, ou voir même, ça marche aussi de ses bourreaux...Mais au final si le dit spectateur ne rentre pas dans son délire, Laugier prend le risque de le perdre en route...
Je finirais ma petite bafouille sur mon point de vue sur le final :
comme évoqué précédemment soit elle lui raconte vraiment un Enfer ou un Paradis, mais bon si c'est une Enfer, moi à la place de Mademoiselle je m'y jette pas tout de suite
, soit vu le plan sur l'oeil, démarrant dans le traditionnel couloir lumineux et se finissant dans le noir, il n'y a rien de rien après la mort, du coup Mademoiselle perd toute raison de vivre, tout but, son univers auquel elle croyait si fort s'effondre, elle n'a plus aucune raison de vivre.) Et Laugier n'est pas très honnête dans sa définition du mot Martyr mais bon, disons que c'est la définition qu'en a la Secte, et pas le petit Robert ! La Mort n'est que le commencement / 6
5/6
Adinaieros
08 9 2008 - 06:18
CITATION(Bloodbaffe @ 08 9 2008 - 02:41)

On passe pas loin du chef d'oeuvre, la faute à quelques incohérences (pourquoi par exemple la plus ancienne des torturées, finit d'un coup de fusil à pompe? Fruit d'un "travail" d'une 15zaine d'années, comment expliquer qu'elle termine ainsi? Et par extension : pourquoi celle ci porte t"elle autant de marques de tortures, de scarifications là ou Anna en quelques séances de passages à tabac et dans un temps inconnu devient Martyr?)
Je crosi me rappeler que c'est expliqué dans le film :
c'est une expérience ratée celle qui voit les cafards...elle a plus aucune chance de réussir à atteindre l'illumination (et je pense surtout après avoir été libérée par Anna)
Quand a Anna, s'ils y arrivent "plus vite" c'est aussi qu'ils ont plus d'expérience. Et aussi qu'ils doivent tenter des approches différentes à chaque victime pour tenter d'obtenir un martyr.
penikufesin
08 9 2008 - 07:11
CITATION(Adinaieros @ 08 9 2008 - 07:18)

CITATION(Bloodbaffe @ 08 9 2008 - 02:41)

On passe pas loin du chef d'oeuvre, la faute à quelques incohérences (pourquoi par exemple la plus ancienne des torturées, finit d'un coup de fusil à pompe? Fruit d'un "travail" d'une 15zaine d'années, comment expliquer qu'elle termine ainsi? Et par extension : pourquoi celle ci porte t"elle autant de marques de tortures, de scarifications là ou Anna en quelques séances de passages à tabac et dans un temps inconnu devient Martyr?)
Je crosi me rappeler que c'est expliqué dans le film :
c'est une expérience ratée celle qui voit les cafards...elle a plus aucune chance de réussir à atteindre l'illumination (et je pense surtout après avoir été libérée par Anna)
Quand a Anna, s'ils y arrivent "plus vite" c'est aussi qu'ils ont plus d'expérience. Et aussi qu'ils doivent tenter des approches différentes à chaque victime pour tenter d'obtenir un martyr.Ou plus simplement parce
qu'elle est mentalement prête à subir ce qu'il va lui arriver, qu'elle a tout perdu après la mort de Lucie, qu'elle décide de ne plus lutter et qu'elle ne se rattache qu'au seul espoir qu'il y ait quelque chose "d'autre" (elle a quand même une hallucination lorsqu'elle entend la voix de Lucie), d'où les interprétations multiples :
a-t-elle vraiment vu ou n'est-ce qu'une hallucination ? Et le suicide de Mademoiselle ne pourrait être, quelle que soit la réponse apportée par Anna, qu'une conséquence de sa Foi jusqu'au-boutiste en ce qu'elle fait...
Il est vrai que même si j'ai vraiment détesté ce film... Je suis un peu perplexe quand à la fin... Pour moi pourquoi lui montrer le vortex qi en fait il n'y a rien aprés...?
Il y a un truc aprés... Mais le plus drôle c"'est que Mademoiselle et son équipe auraient mieux fait de provoquer des arrêts cardiaques momentanés et autres experiences interdites afin de voir ce qu'il y a de l'autre côté au lieu d'attendrir la viande comme il l'ont fait. Cela veut il dire que l'on ne va pas au paradis si l'on ne s'est pas fait bien éclater la tronche auparavant... Merde alors.
KaDargo
08 9 2008 - 08:54
Bon , vu hier soir.
Un film perturbant et déstabilisateur.C'est un film qu'on a envie d'haïr, sans vraiment y arriver.
J'ai eu pas mal de difficultés à m'endormir, tant la dernière partie du film fût difficile à regarder.
Il y a d'ailleurs un truc qui me gêne dans cette partie :ne trouvez vous pas que l'apparition du tunnel , et son traitement visuel, vont quelque part entériner la démarche de la secte. En gros, quelque soit la réponse quand à l'au - delà, selon le traitement de ce passage, l'héroïne se transcende et vit une expérience mystique. On en déduit que la démarche de torturer ces innocentes prend un sens, se justifie aux yeux de la secte, qu'elle que soit son caractère abject. Et ce qui me gêne, c'est que le réalisateur laisse le doute quand à l'existence d'une réponse définitive sur l'au - delà. Ne pas décrire cette vision aurait à mon sens renforcé le caractère totalement monstrueux de ces tortures, et laissé un doute plus grand quand à l'existence de l'au - delà.
Pas mal de changements de rythmes, un traitement assez réaliste et froid, un film vraiment immersif , avec très peu d'échappatoire.
On se sent au final enchaîné, attaché à un train fantôme qui vous emmène dans un parcours parfois choquant et souvent malsain.
Comme l'a dit un autre madnaute, une expérience de cinéma, imparfaite , mais efficace, à ne pas mettre entre toutes les mains. Une interdiction aux moins de 18 ans ne m'aurait pas choqué, je pense qu'il faut être prêt à recevoir ce genre d'images. Je vois mal mon frère de 16 ans digérer ce film sans problème.
Difficile à noter à vrai dire.
Pour changer de sujet, il faut savoir que dans mon cinoche, un vigile fait le tour de la salle pour vérifier que tout le monde à bien 16 ans, et précise bien que ce film est particulièrement éprouvant, et qu'il y a eu des malaises, etc... Histoire de mettre dans l'ambiance!
astroboy
08 9 2008 - 09:15
Après un peu de recul, je me rend compte que les scènes d'attaque de
la femme imaginaire de Lucie était plutôt bien foutu et très efficace.
Allez hop, de 1/6 je remonte à 2/6
Bruce_Johnson
08 9 2008 - 10:00
CITATION(KaDargo @ 08 9 2008 - 09:54)

Il y a d'ailleurs un truc qui me gêne dans cette partie :ne trouvez vous pas que l'apparition du tunnel , et son traitement visuel, vont quelque part entériner la démarche de la secte. En gros, quelque soit la réponse quand à l'au - delà, selon le traitement de ce passage, l'héroïne se transcende et vit une expérience mystique. On en déduit que la démarche de torturer ces innocentes prend un sens, se justifie aux yeux de la secte, qu'elle que soit son caractère abject. Et ce qui me gêne, c'est que le réalisateur laisse le doute quand à l'existence d'une réponse définitive sur l'au - delà. Ne pas décrire cette vision aurait à mon sens renforcé le caractère totalement monstrueux de ces tortures, et laissé un doute plus grand quand à l'existence de l'au - delà.
CITATION(Zorro @ 07 9 2008 - 11:59)

Bref, pour moi il est juste maladroit, pas nazi.
En fait, c'est exactement ça. Plus j'y réfléchis, plus je me dis que Laugier est d'une maladresse sans nom dans ce film... Et se dire que cette maladresse vient du mec qui a fait Saint Ange, qui est d'une précision et d'une maturité incroyable dans la mise en scène, ben ça surprend quand même...
Et pourtant, comme beaucoup, j'ai vraiment apprécié la première partie du film. Je trouvais ça très couillu de commencer le film là où s'arrêtait L'Eté Meurtrier de Jean Becker (un film qui m'a traumatisé quand j'étais petit). Seulement voilà, en l'état, en tout cas à cause de sa seconde partie, le film est "juste" un objet polémique, il suffit de lire tous les avis ici pour s'en rendre compte.
Et un objet polémique, pour moi, ça fait pas un chef-d'oeuvre.
Quelle maladresse, Pascal, quelle maladresse...
penikufesin
08 9 2008 - 10:20
CITATION(TRIOX @ 08 9 2008 - 09:40)

Il est vrai que même si j'ai vraiment détesté ce film... Je suis un peu perplexe quand à la fin... Pour moi pourquoi lui montrer le vortex qi en fait il n'y a rien aprés...?
Il y a un truc aprés... Mais le plus drôle c"'est que Mademoiselle et son équipe auraient mieux fait de provoquer des arrêts cardiaques momentanés et autres experiences interdites afin de voir ce qu'il y a de l'autre côté au lieu d'attendrir la viande comme il l'ont fait. Cela veut il dire que l'on ne va pas au paradis si l'on ne s'est pas fait bien éclater la tronche auparavant... Merde alors.
La Bible dit, entre autres, "bienheureux les pauvres et ceux qui
souffrent dans leur chair, car le Royaume des Cieux leur appartient"...
Evil Seb
08 9 2008 - 10:42
CITATION(Jacques Facial @ 08 9 2008 - 00:40)

La démarche est d'une malhonnêteté sans nom. Les gens sont allés voir ce film parce que la censure a failli l'interdire au moins de 18 ans, c'est tout. Le buzz vient de là. Si les gens vont voir ce genre de film ce n'est pas pour y déceler un quelconque messages mais pout tester leur résitance en matant des images pénibles.
Non, j'ai juste envie de dire non. Je suis aller voir le film parce qu'il m'intriguait, je l'ai vu ya plus de deux mois, en plein milieu "du buzz" comme tu dis mais ca ne jour pas sur ma perception de la chose. 3le buzz" comme tu dis a plutot l'effet inverse vu tous les commentaires du genre "tout ça pour ça"...certains on peut être detesté le film avant de le voir histoire d'affirmer leur "je suis pas un mouton le buzz ne passera pas par moi-style". Le film de Laugier a un fond, un vrain il tente de dire quelque chose, ca marche sur certains, tant mieux, ils vivront une experience intense, ca marche pas sur d'autre, tant pis pour eux, ils louperont un excellent film. Ya pleins de raions autre que "suivre le buzz" pour aller voir un film comme Martyrs.
Aprés je comprends qu'on puisse ne pas aimer le film, voire le déester sur le fond mais n'y voir qu'un vomi filmique, la c'est de la malhonneteté. Laugier sait mettre en scène et adapter sa mise en scène aux situations qu'il décrit, voire le changement de mise en scène entre les différentds actes du films. La photographie est impec, rien a redire la dessus, le montage est vraiment excellent, tout est lisibles et quelques petits effets pas dégueu viennent booster le potentiel de certaines scènes. Apres il peut y avoir quelques maladresses ou erreurs comme la vision vraiment trop simpliste ou le jeux du mec qui joue Etienne vraiment super limite, mais techniquement le film est irréprochable.
Enfin sur le message que veut faire passer Laugier (une nouvelle preuve que le film est tout sauf creux vu que pas mal de gens reflechissent sur le sens de la fin), apres y avoir un peu réfléchi j'en ai déduis deux hypothèse :
-que Lorsque Mademoiselle dis "Doutez", elle sait ce qu'il ya apres, Anna lui a raconté, lui a parlé. Mademoiselle sait et de fait, vivre ne sert plus à rien. C'est ce doute qui permet au gens de vivre. Une fois qu'on sait ce qu'il ya, vivre est inutile.
-Qu'Anna n'a rien vu que l'expérience est un échec, Mademoiselle comprends qu'elle, n'arrivera jamais à savoir et qu'il ne lui reste qu'a mourir elle même pour connaitre enfin la vérité. C'est un constat d'échec qui renforce encore le sôté nihiliste et misanthrope du film. Toutes ces souffrances inutiles pout terminer sur un constat d'échec.
J'invalide par contre totalement la thèse du "ya rien apres la mort". Quel interet de se suicide s'il n'y a rien apres? Aucun.
penikufesin
08 9 2008 - 11:11
CITATION(Evil Seb @ 08 9 2008 - 11:42)

CITATION(Jacques Facial @ 08 9 2008 - 00:40)

La démarche est d'une malhonnêteté sans nom. Les gens sont allés voir ce film parce que la censure a failli l'interdire au moins de 18 ans, c'est tout. Le buzz vient de là. Si les gens vont voir ce genre de film ce n'est pas pour y déceler un quelconque messages mais pout tester leur résitance en matant des images pénibles.
Non, j'ai juste envie de dire non. Je suis aller voir le film parce qu'il m'intriguait, je l'ai vu ya plus de deux mois, en plein milieu "du buzz" comme tu dis mais ca ne jour pas sur ma perception de la chose. 3le buzz" comme tu dis a plutot l'effet inverse vu tous les commentaires du genre "tout ça pour ça"...certains on peut être detesté le film avant de le voir histoire d'affirmer leur "je suis pas un mouton le buzz ne passera pas par moi-style". Le film de Laugier a un fond, un vrain il tente de dire quelque chose, ca marche sur certains, tant mieux, ils vivront une experience intense, ca marche pas sur d'autre, tant pis pour eux, ils louperont un excellent film. Ya pleins de raions autre que "suivre le buzz" pour aller voir un film comme Martyrs.
Aprés je comprends qu'on puisse ne pas aimer le film, voire le déester sur le fond mais n'y voir qu'un vomi filmique, la c'est de la malhonneteté. Laugier sait mettre en scène et adapter sa mise en scène aux situations qu'il décrit, voire le changement de mise en scène entre les différentds actes du films. La photographie est impec, rien a redire la dessus, le montage est vraiment excellent, tout est lisibles et quelques petits effets pas dégueu viennent booster le potentiel de certaines scènes. Apres il peut y avoir quelques maladresses ou erreurs comme la vision vraiment trop simpliste ou le jeux du mec qui joue Etienne vraiment super limite, mais techniquement le film est irréprochable.
Enfin sur le message que veut faire passer Laugier (une nouvelle preuve que le film est tout sauf creux vu que pas mal de gens reflechissent sur le sens de la fin), apres y avoir un peu réfléchi j'en ai déduis deux hypothèse :
-que Lorsque Mademoiselle dis "Doutez", elle sait ce qu'il ya apres, Anna lui a raconté, lui a parlé. Mademoiselle sait et de fait, vivre ne sert plus à rien. C'est ce doute qui permet au gens de vivre. Une fois qu'on sait ce qu'il ya, vivre est inutile.
-Qu'Anna n'a rien vu que l'expérience est un échec, Mademoiselle comprends qu'elle, n'arrivera jamais à savoir et qu'il ne lui reste qu'a mourir elle même pour connaitre enfin la vérité. C'est un constat d'échec qui renforce encore le sôté nihiliste et misanthrope du film. Toutes ces souffrances inutiles pout terminer sur un constat d'échec.
J'invalide par contre totalement la thèse du "ya rien apres la mort". Quel interet de se suicide s'il n'y a rien apres? Aucun.
Intéressant, mais j'en vois d'autres : la possibilité qu'il n'y ait rien du tout et que, du coup, l'inutilité de l'existence apparaisse à Mademoiselle, qui a un âge bien avancé, ferait en sorte qu'elle ne puisse plus rien attendre de la vie, ou que la culpabilité d'avoir fait torturer tant de personnes la frappe en retour, la poussant au suicide (la culpabilité avait autant torturé l'esprit de Lucie, Mademoiselle a peut-être peur d'être "poursuivie" par cette culpabilité...)
Et si Anna n'a rien vu, parce qu'elle n'est resté qu'aux portes de la mort, mais qu'elle ait eu un "aperçu" d'un "quelque chose" et que Mademoiselle veuille franchir cette barrière pour enfin savoir...
Chacun peut se faire son opinion sur la fin, c'est ce qui rend ce film, pour moi, inestimable en regard des autres productions horrifiques... Certains trouvent Laugier prétentieux, je le trouve au contraire extrêmement ambitieux et, malgré certaines maladresses ici et là (et encore, à part les seconds rôles qui ne savaient peut-être pas comment interpréter un tel script...) ce film me fait vraiment phosphorer... Je dois absolument le revoir !
Suzy Dumeur
08 9 2008 - 11:40
Evil seb et penikufesin : +1 à tous les deux !
Par contre l'intérêt de se suicider alors que l'on vient d'apprendre qu'il n'y a plus rien, c'est parce que la vie n'a plus aucun sens pour quelqu'un qui a construit toute son existence autour de la thèse contraire, et que l'idée est tout simplement insupportable. Je trouve que ça se tient.
En tout cas c'est la totale éclate au niveau des hypothèses, passionnant !
Salut les Mad Movieseurs !
Je viens de découvrir le nouveau film de Pascal Laugier, Martyrs, et sans être aussi fulgurant que je l'espérais, ça déchire quand même !
Mais il s'est passé un incident durant et après la projection.
Déjà, pendant tout le film, les deux abrutis derrière moi n'ont pas cessé de gesticuler dans tous les sens, c'était assez agaçant. Puis n'ont pas cessé non plus de commenter inutilement le film.
Surprise finale : une fois le film terminé, ils se sont levés en criant haut et fort “Ceux qui ont aimé cette merde sont des psychopates !”
Ca m'a foutu en pétard, on a même failli en venir aux mains !
C'est fou de voir que des gens peuvent à ce point faire preuve d'incompréhension et d'intolérance crasse ! Le film est sensible, intelligent, émouvant, douloureux, bref, que du bon.
Donc, ne vous laissez pas intimider par ce genre d'imbéciles si vous en rencontrez, pas même foutus de s'imaginer qu'avec un titre comme “Martryrs”, ça n'allait pas être une partie de plaisir.
Ou alors c'est de la provocation à l'état pur… connerie.
Voilà, j'avais envie de partager ça avec vous, ça fait du bien, et je vous conseille vivement d'aller voir Martyrs, une œuvre sans concessions.
A+ les gars,
Ian
Bloodbaffe
08 9 2008 - 12:28
CITATION(Adinaieros @ 08 9 2008 - 07:18)

Je crosi me rappeler que c'est expliqué dans le film : c'est une expérience ratée celle qui voit les cafards...elle a plus aucune chance de réussir à atteindre l'illumination (et je pense surtout après avoir été libérée par Anna)
Quand a Anna, s'ils y arrivent "plus vite" c'est aussi qu'ils ont plus d'expérience. Et aussi qu'ils doivent tenter des approches différentes à chaque victime pour tenter d'obtenir un martyr.
Oui, ben ça ok, mais dans ce cas, de l'expérience ratée, quel est l'interet de la Secte de la garder en vie autant de temps? Pourquoi ne l'a t'elle pas achevée ou libérée (soyons fous!) alors que plus rien ne marchait sur elle??...Ce personnage me fait vraiment tiquer personnellement, c'est pas très clair mis à part le fait que ça soit un vrai freak au sein d'un film qui n'en avait peut être pas besoin de deux (la version imaginée dans l'esprit de Lucy est effrayante, la vraie est pathétique, on ressent de la pitié pour elle...mais aussi de l'incompréhension : pourquoi vit elle encore?...).
Enfin, bref! Ca ne m'a pas fait sortir du film ni tuer le visionnage mais ce point ne me parait pas du tout limpide, contrairement à d'autres spectateurs...
B B
Suzy Dumeur
08 9 2008 - 13:20
CITATION(Ian @ 08 9 2008 - 12:48)

Salut les Mad Movieseurs !
Je viens de découvrir le nouveau film de Pascal Laugier, Martyrs, et sans être aussi fulgurant que je l'espérais, ça déchire quand même !
Mais il s'est passé un incident durant et après la projection.
Déjà, pendant tout le film, les deux abrutis derrière moi n'ont pas cessé de gesticuler dans tous les sens, c'était assez agaçant. Puis n'ont pas cessé non plus de commenter inutilement le film.
Surprise finale : une fois le film terminé, ils se sont levés en criant haut et fort “Ceux qui ont aimé cette merde sont des psychopates !”
Ca m'a foutu en pétard, on a même failli en venir aux mains !
C'est fou de voir que des gens peuvent à ce point faire preuve d'incompréhension et d'intolérance crasse ! Le film est sensible, intelligent, émouvant, douloureux, bref, que du bon.
Donc, ne vous laissez pas intimider par ce genre d'imbéciles si vous en rencontrez, pas même foutus de s'imaginer qu'avec un titre comme “Martryrs”, ça n'allait pas être une partie de plaisir.
Ou alors c'est de la provocation à l'état pur… connerie.
Voilà, j'avais envie de partager ça avec vous, ça fait du bien, et je vous conseille vivement d'aller voir Martyrs, une œuvre sans concessions.
A+ les gars,
Ian
Y'a un
topic qui devrait drôlement t'intéresser Ian...
bilouff
08 9 2008 - 13:25
CITATION(Evil Seb @ 08 9 2008 - 11:42)

J'invalide par contre totalement la thèse du "ya rien apres la mort". Quel interet de se suicide s'il n'y a rien apres? Aucun.
Je ne suis pas d'accord!! (yeah! ça fait plaisir!)
Dans la religion chrétienne, (et Mademoiselle m'a l'air bien religieuse), le passage sur terre est plutôt un moment de souffrance au cours duquel tu dois mériter ta place au Paradis aprés la mort. Donc en gros, un sacerdoce, le passage chiant obligé afin de mériter la récompense éternelle. S'il n'y a rien aprés la mort, et qu'il ne reste que les souffrances terrestres, il y a tout lieu de penser que, si vous me passez l'expression, Mademoiselle a pu se sentir sérieusement baisée! Et à quoi bon continuer à vivre si la finalité de cette vie, cette récompense, a disparu.
Enfin, moults interprétations, et c'est ça qu'est bon
Et je me permettrais d'ajouter que quand Jacques t'explique pourquoi tu es allé voir un film et pourquoi tu as aimé ou non, tu ferais bien de ne pas le contredire.
Galopin va.
Evil Seb
08 9 2008 - 13:37
CITATION(bilouff @ 08 9 2008 - 14:25)

CITATION(Evil Seb @ 08 9 2008 - 11:42)

J'invalide par contre totalement la thèse du "ya rien apres la mort". Quel interet de se suicide s'il n'y a rien apres? Aucun.
Donc en gros, un sacerdoce, le passage chiant obligé afin de mériter la récompense éternelle. S'il n'y a rien aprés la mort, et qu'il ne reste que les souffrances terrestres, il y a tout lieu de penser que, si vous me passez l'expression, Mademoiselle a pu se sentir sérieusement baisée! Et à quoi bon continuer à vivre si la finalité de cette vie, cette récompense, a disparu.
Ouais spafo, ca peut se comprendre...perso j'avais analysé ça avec mes croyances propres mais effectivement si on adopte un autre point de vue, on peut comprendre ce geste complétement différement. C'est vrai que dans la religion protestante, on gagne son entrée au Paradis ou toute autre chose du même accabit, par ses actions terrestres, et justement la pour le coup, j'pense que Mademoisellen vu ses actions était de toute façon condamnée a se voir les eventuelles portes de l'apres vie se refermé pour elle. Pasque bon on peut pas dire qu'elle ait eu une vie irréprochable sur ce qu'on connait d'elle.
Au final je maintiens mes hypothèse mais je reconnais que les autres point de vue sont pas moins pertinents. C'est bien, ca permet de discuter. Bizarrement, et pour en contredire certains, les débats sur la violence du film n'ont quasiment pas lieu, ce qui interesse la plupart des gens ayant aimé le film est le fond, le(s) message(s) et surtout les 5 dernières minutes comme quoi, c'est pas la violence, le coté glauque et malsain qui fait parler, même si ceux ci sont plus que présent. J'ai revu le film hier et ca m'a tout autant chopper au tripes des la scène d'intro.
Pi je contredis qui je veux non mais ho
francesco
08 9 2008 - 13:41
Je comprend pas trop comment vous en arrivez à interpréter de manières contradictoires la fin du film : pourtant, les faits sont là : Anna vit une transcendance qui est même montré visuellement, et elle reste "illuminée" ensuite si on se réfère aux gros plans sur son regard béat. En ajoutant à cela les explications d'Etienne qui paraphrasent le tout, j'aimerais bien qu'on m'explique comment on peut en arriver à comprendre que l'expérience de Anna invaliderait les recherches de "la secte". Le suicide final de Mademoiselle n'est qu'une pirouette scénaristique convenue pour ne pas se risquer à une conclusion trop démonstrative je pense & a surtout pour objet de tenter d'impressionner (maladroitement) le spectateur en lui laissant un doute métaphysique comme os à ronger...
Edit : à mon avis le film est plus intéressant si on considère qu'il reste nihiliste malgré cela, justement : les convictions "philosophiques" de la secte, même si leurs fondements sont "validés", restent quand même la négation de pas mal de choses qui font la valeur de la nature humaine (le besoin de morale, la dimension charnelle & matérielle qui paradoxalement est un gage de vie éternelle -instinct de reproduction en réponse à la dimension mortelle de l'espèce-) et sont du coup insupportables (quand les perspectives sont "trop grandes" pour être appréhendées & que plus rien n'a de valeur, effectivement, il ne reste plus qu'à s'en coller une une dans la tête)... Pour reprendre l'interrogation soulevée par les propos de Laugier, Martyrs serait donc nihiliste justement parce qu'il essaie de montrer que toute recherche de transcendance est vaine, en particulier lorsqu'elle attend son but.
Evil Seb
08 9 2008 - 13:49
C'est pas surtout le geste du suicide, c'est surtout le "Doutez" qui fait qu'on se pose des questions en fait... Puis on entends pas réellement ce qu'elle dit. Donc oui Anna à bien vécu cette illumination et est une "authentique Martyr" mais on ne sait pas ce qu'elle a vu ni ce qu'elle reporte a Mademoiselle, à partir de la, plusieurs interpretations sont possibles. J'avoue avoir essayer de lire sur ses lèvre mais ca na pas été tres concluant^^
francesco
08 9 2008 - 13:59
SPOILER !CITATION(Evil Seb @ 08 9 2008 - 14:49)

mais on ne sait pas ce qu'elle a vu ni ce qu'elle reporte a Mademoiselle
Ben si : elle voit (et cela est illustré à l'image) le fameux "tunnel blanc" qui dans l'imaginaire populaire le plus basique (adopté ici comme référent pour illustrer le propos) est la voie d'accès au Paradis, à son cortège d'Anges & à Dieu et il n'y a aucune raison pour qu'elle raconte autre chose à Mademoiselle.
(enfin quoi : le film
le montre 
!!!)
bilouff
08 9 2008 - 14:14
CITATION(francesco @ 08 9 2008 - 14:41)

Je comprend pas trop comment vous en arrivez à interpréter de manières contradictoires la fin du film : pourtant, les faits sont là : Anna vit une transcendance qui est même montré visuellement, et elle reste "illuminée" ensuite si on se réfère aux gros plans sur son regard béat.
Perso, justement, je trouve que visuellement, la façon dont est filmée la révélation (ou pas) laisse le doute. On passe par l'oeil d'Anna, on s'enfonce en elle, ce qui peut très bien laisser penser que ce qu'elle voit n'est que dans sa tête. On voit que tous les martyrs, au moment de cette révélation, regardent vers le ciel. N'aurait il pas été plus logique alors d'avoir une caméra qui s'éléve vers le divin, plutôt que de pénétrer l'individu?
Pour le regard béat et l'illumination, tu peux aussi y voir l'attitude de quelqu'un qui a subi tant de souffrance que son cerveau s'est juste "déconnecter".
Donc je ne sais pas comment interprété ce passage, je pense que les deux façon de voir les choses sont plausibles, et que finalement, on ne peut pas avancer de réponse catégorique.
EDIT: pareil, le tunnel blanc, représentation classique du passage vers l'au delà pour tous. Donc aussi pour Anna. Pour un réal qui veut montrer l'au delà, c'ets un peu risqué d'utiliser cette image éculée. Par contre, un martyr, qui, inconsciement, s'"invente" une vision de l'au delà, va se raccrocher à l'image qu'il en connait.
Le film montre quelque chose, mais s'agit il d'une réalité qui se veut objective, ou de quelque chose qui n'existe que dans la tête d'Anna?
molasar
08 9 2008 - 14:15
CITATION
Bizarrement, et pour en contredire certains, les débats sur la violence du film n'ont quasiment pas lieu, ce qui interesse la plupart des gens ayant aimé le film est le fond,le(s) message(s) et surtout les 5 dernières minutes
heureusement alors que les cinq dernières minutes sont là pour susciter in extremis une ébauche d'esquisse de bribes d'interrogation métaphysique.
sinon comme dirait ce cher John Carpenter: "les messages,c'est fait pour les répondeurs".
CITATION(bilouff @ 08 9 2008 - 15:14)

Perso, justement, je trouve que visuellement, la façon dont est filmée la révélation (ou pas) laisse le doute. On passe par l'oeil d'Anna, on s'enfonce en elle, ce qui peut très bien laisser penser que ce qu'elle voit n'est que dans sa tête. On voit que tous les martyrs, au moment de cette révélation, regardent vers le ciel. N'aurait il pas été plus logique alors d'avoir une caméra qui s'éléve vers le divin, plutôt que de pénétrer l'individu?
Pour le regard béat et l'illumination, tu peux aussi y voir l'attitude de quelqu'un qui a subi tant de souffrance que son cerveau s'est juste "déconnecter".
Donc je ne sais pas comment interprété ce passage, je pense que les deux façon de voir les choses sont plausibles, et que finalement, on ne peut pas avancer de réponse catégorique.
D'ailleurs, le fait que Nolan ne montre pas le cadavre montre bien qu'il veut laisser le doute : on ne sait pas si Ra's Al Ghul a survecu ou pas. Certes, il y a une explosion, mais ça peut symboliser l'envol de Ra's, ou sa disparition. Et la dernière phrase de Batman, "je ne vais pas te tuer, mais je vais pas te sauver non plus, owned !", montre bien que rien n'est certain, et que le doute sur son sort est présent.
Non, vraiment, y'a un doute.
(hin hin hin)
francesco
08 9 2008 - 14:47
@ bilhouff : tout ce que tu écris est exact (l'hallucination de Anna pourrait être provoquée par les derniers soubresauts électriques des neurones d'une mourante, c'est même l'explication scientifique la plus probable), mais tu te places en dehors du contexte du film. Dans le contexte du film, à partir du moment où cette explication "rationnelle" in-extremis n'est pas explicitée voire même suggérée (et elle ne l'est pas, au contraire), ça n'a pas lieu d'être. Par exemple : c'est certainement pas parce que ses croyances sont mises en défaut que Mademoiselle se suicide : au contraire, Anna lui confirme sans ambiguité que tout ce en quoi elle a Foi se vérifie. En d'autre terme, il serait absurde & complètement "hors sujet" de la part de Laugier de "penser le message de son film" ainsi (c'est à dire de partir brusquement du principe qu'Anna explique à Mademoiselle qu'il n'y a rien au delà de la vie), surtout de manière aussi indirecte & tordue & en opposition totale avec ce qu'il montre à l'image. J'en conclue que ce genre de circonvolutions (intéressantes, certes, mais, j'insiste, hors contexte) n'engagent que le spectateur qui les fait sur la base de réflexions qui n'ont plus rien à voir avec le film en lui même. Pour répondre également à Evil Seb ci dessous, c'est aller bien loin que de penser que Laugier suggère que les croyances de la secte sont des foutaises (dans le contexte fictionnel du film !) tout en montrant que tout les personnages sont persuadés d'avoir réussis à prouver le contraire !
Par exemple, je crois personnellement également (comme Laugier !) qu'il n'y a rien avant la naissance & rien après la mort (& je trouve l'idée plutôt rassurante, en plus, principalement parce que ça me laisse croire que la vie a une valeur certaine & que le libre arbitre n'est pas qu'un concept) mais le film Martyrs, alors qu'il a été réalisé par un cinéaste qui déclare penser la même chose, montre un contexte où c'est le contraire qui "existe" : est-ce "séduisant" comme proposition : non, bien sûr, & c'est là que le film est nihiliste : non pas en défendant une thèse directement, mais en démontant les fondements de la croyance inverse en montrant combien elle serait inadmissible et inhumaine à partir du moment où elle serait vraie (Paxton ne faisait pas autre chose avec Emprise).
Evil Seb
08 9 2008 - 14:48
CITATION(bilouff @ 08 9 2008 - 15:14)

CITATION(francesco @ 08 9 2008 - 14:41)

Je comprend pas trop comment vous en arrivez à interpréter de manières contradictoires la fin du film : pourtant, les faits sont là : Anna vit une transcendance qui est même montré visuellement, et elle reste "illuminée" ensuite si on se réfère aux gros plans sur son regard béat.
Perso, justement, je trouve que visuellement, la façon dont est filmée la révélation (ou pas) laisse le doute. On passe par l'oeil d'Anna, on s'enfonce en elle, ce qui peut très bien laisser penser que ce qu'elle voit n'est que dans sa tête. On voit que tous les martyrs, au moment de cette révélation, regardent vers le ciel. N'aurait il pas été plus logique alors d'avoir une caméra qui s'éléve vers le divin, plutôt que de pénétrer l'individu?
Voila c'est exactement ce que j'allais dire en fait donc j'me contenterais d'un laconique +1.
Les messages c'est que les répondeurs peut être nempêche que Carpenter lui même en use et abuse dans son cinéma donc bon, c'est que c'est pas si mal finalement. Sinon j'veux bien parler de la violence, de la mise en scène, de la fascination pour la souffrance qui est au centre même du film. De la façon dont Laugier opère un cangement de cap au milieu de son récit pour déstabiliser le spectateur et relancer son scénario sur de toutes nouvelles bases. Moi c'est pareil
Suzy Dumeur
08 9 2008 - 15:00
Faut-il encore signaler les spoilers ???? Je vais le faire ATTENTION !
Et si c'était l'Enfer qu'elle avait vu ?????
bilouff
08 9 2008 - 16:00
CITATION(francesco @ 08 9 2008 - 15:47)

@ bilhouff : tout ce que tu écris est exact (l'hallucination de Anna pourrait être provoquée par les derniers soubresauts électriques des neurones d'une mourante, c'est même l'explication scientifique la plus probable), mais tu te places en dehors du contexte du film. Dans le contexte du film, à partir du moment où cette explication "rationnelle" in-extremis n'est pas explicitée voire même suggérée (et elle ne l'est pas, au contraire), ça n'a pas lieu d'être.
Je suis d'accord avec toi, rien ne vient suggérer une explication scientifique du genre de celle que tu cites, et en se plaçant seulement sur ce terrain là, il n'y a pas de raison de voir la vision comme une hallucination.
Mais je ne cherchais pas à trouver une explication scientifique au phénomène (même si au final ça revient au même), je me demandais seulement: ce qu'elle voit existe-t-il ou non?
Je ne pense pas qu'on puisse répondre de façon catégorique à cette question, du fait de la façon dont le film est raconté. Celui-ci repose (pour moi) entièrement sur l'empathie avec le personnage, l'analogie entre sa situation et celle du spectateur, et le partage de ce qu'elle ressent. On perçoit donc toujours le récit du point de vue de l'humain et puisque on appréhende le film au travers de ce que vit Anna, on est bien dans la subjectivité. En ce sens, le fait de nous faire "rentrer en Anna" et de nous montrer directement ce qu'elle voit, peut être considéré comme l'abouttisement de cette démarche. On partage sa vision, on ne fait plus qu'un avec elle. On n'a donc aucun moyen de savoir si ce qu'on voit existe ou pas.
Je ne pensais ni à une explication purement métaphysique ni à une explication purement scientifique, juste une explication humaine à l'image du film: sa condition de martyr la pousse à façonner inconsciemment cette vision. Je pense de plus que cela rejoint la volonté de Laugier d'être un observateur du phénomène du martyr.
Je ne dis pas que la théorie de l'hallu est la bonne, je reconnais aussi qu'elle est peut être tirée par les cheveux, et que Laugier a surement réfléchi de façon beaucoup plus simple (en même temps, ça ne serait pas le premier film dont l'interprétation échappe à son auteur). Je pense juste que c'est une possibilité et que sur la fin, entre "elle voit quelque chose" ou "elle hallucine"; entre "elle voit le paradis", "elle voit l'enfer", "elle voit qu'il n'y a rien"; et entre les différents "Mademoiselle se suicide parce que..." qui en découlent; il est très difficile d'apporter une réponse catégorique.
Red Death
08 9 2008 - 16:01
CITATION(Suzy Dumeur @ 08 9 2008 - 16:00)

Faut-il encore signaler les spoilers ???? Je vais le faire ATTENTION !
Et si c'était l'Enfer qu'elle avait vu ?????
Spoiler également
Impossible, les 2 premières parties, et surtout la 2ème, ont pour but de sacraliser Anna, qui de part sa bonté est présentée aux spectateurs comme un être d'exception, ce qui rend d'autant plus insupportable son martyr (à la différence d'ados décérébré qui partent en Europe de l'est pour sauter sur tout ce qui porte un string ... suivez mon regard)
Si vraiment Laugier a voulu amené une dimension métaphysique à sa conclusion (ce dont je doute très fortement), je ne pense pas que se soit la réponse
Adinaieros
08 9 2008 - 16:03
CITATION(Red Death @ 08 9 2008 - 17:01)

CITATION(Suzy Dumeur @ 08 9 2008 - 16:00)

Faut-il encore signaler les spoilers ???? Je vais le faire ATTENTION !
Et si c'était l'Enfer qu'elle avait vu ?????
Spoiler également
Impossible, les 2 premières parties, et surtout la 2ème, ont pour but de sacraliser Anna, qui de part sa bonté est présentée aux spectateurs comme un être d'exception, ce qui rend d'autant plus insupportable son martyr (à la différence d'ados décérébré qui partent en Europe de l'est pour sauter sur tout ce qui porte un string ... suivez mon regard)
Si vraiment Laugier a voulu amené une dimension métaphysique à sa conclusion (ce dont je doute très fortement), je ne pense pas que se soit la réponse
SPOILER toujours
Justement....si un être empreint de bonté y va...C'est qu'il y aurait pas autre chose...(mais du coup ca explique pas le suicide)
Je plussoie Francesco sur le parallèle avec Emprise, je disais plus tôt qu'on lui avait reproché lui aussi, à tort, de justifier la violence par sa conclusion versant dans le fantastique.
Sinon j'ai une autre explication qui rassemble ce que vous dites, oui Anna vit bien l'expérience qu'elle est censée vivre mais qu'a t-elle vue ? Pourquoi parler d'enfer ou de paradis ou de tout autre concept connu des hommes là où on peut imaginer quelque chose qui nous dépasserait complètement si bien qu'aucun ne pourrait simplement se le représenter (d'où le doutez).
Vorhees
08 9 2008 - 16:48
Impatient de voir Martyrs et qu'il débarque en Belgique. Sortie prévue pour octobre mais non encore déterminée. Encore un qui va nous passer sous le nez je le sens...
Suzy Dumeur
08 9 2008 - 16:53
CITATION(kitano @ 08 9 2008 - 17:19)

Je plussoie Francesco sur le parallèle avec Emprise, je disais plus tôt qu'on lui avait reproché lui aussi, à tort, de justifier la violence par sa conclusion versant dans le fantastique.
Sinon j'ai une autre explication qui rassemble ce que vous dites, oui Anna vit bien l'expérience qu'elle est censée vivre mais qu'a t-elle vue ? Pourquoi parler d'enfer ou de paradis ou de tout autre concept connu des hommes là où on peut imaginer quelque chose qui nous dépasserait complètement si bien qu'aucun ne pourrait simplement se le représenter (d'où le doutez).
Oulala encore une piste supplémentaire ! J'adopte !
francesco
08 9 2008 - 17:42
@ Kitano : pour résumer, oui, Anna vit une transcendance de martyr (que cette transcendance valide une vérité métaphysique ou qu'elle soit un délire consécutif à des phénomènes électriques dans l'organisme d'une mourante est un débat sans intérêt puisque de toute façon, dans le contexte du film, c'est la première option qui est la seule recevable), oui elle décrit ce qu'elle a vu à Mademoiselle & oui, les certitudes de Mademoiselle sont dès lors confirmées. J'oserais même dire que tout ceci ne souffre n'aucune ambiguité & n'appelle aucune interprétation.
A partir de là, j'avoue ne pas trop savoir quoi dire à propos du "Doutez !", & je pense qu'il s'agit probablement tout simplement d'une "astuce" scénaristique (foireuse !) pour se raccrocher tant bien que mal à une fin ouverte (même si on est d'accord, c'est ni malin ni convainquant) & surtout pour ne pas s'embourber dans une conclusion trop explicative (et vu les enjeux concernés, on comprend assez facilement que Laugier "botte en touche" à ce sujet pour le moins épineux & casse gueule). Comme tu dis, il s'agit principalement de ne pas expliciter la nature de la vision de Anna, justement, même si il est très clair qu'elle est de nature "transcendentale" (le tunnel blanc + l'expression extatique sur son visage). Peut être aurait-il été plus judicieux de faire l'économie de la vision d'Anna & de montrer tout simplement Mademoiselle se suicider sans qu'elle dise quoique ce soit de superflu & de confus...