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Version complète : Les perles de la critique
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Poltermok
Meuh non, voyons. C'est une petite pique marrante (et j'ai d'ailleurs du mal a voir en quoi cette phrase est absolument injuste et anti-Gibson) Apres, il me semble que c'est juste la derniere phrase (pas bien citee, d'ailleurs): il y avait un developpement (un peu bref d'accord) avant, et d'apres mes souvenirs, la review etait pas tellement mauvaise, je crois que le critique avait trouve le film plaisant.
Youssef Today
CITATION(Poltermok @ 23 2 2007 - 11:22) *
Meuh non, voyons. C'est une petite pique marrante (et j'ai d'ailleurs du mal a voir en quoi cette phrase est absolument injuste et anti-Gibson) Apres, il me semble que c'est juste la derniere phrase (pas bien citee, d'ailleurs): il y avait un developpement (un peu bref d'accord) avant, et d'apres mes souvenirs, la review etait pas tellement mauvaise, je crois que le critique avait trouve le film plaisant.

Je parlais de la critique du film d'Eastwood en fait...
Esteban
Apocalypto en tout cas s'est fait déchiré dans Télérama (étonnant non ?), avec le bonhomme qui aime pas du tout, mais ils avaient dû écrire la critique avant de voir le film.

Je suis surpris qu'ils aient pas aimé le dernier Eastwood, parce qu'il est abonné aux critiques dithyrambiques maintenant (ils ont même fait leur mea culpa au sujet de l'inspecteur Harry).
Misterpursoup
J'arrive pas à croire qu'ils aient foutus une sale note à Lettre d'Iwo Jima ces cons! C'est donc un chef d'oeuvre celà dit!

Sinon,dans le genre marrant y'a TeleCibéObs,ils ont aucune culture,balancent des critiques totalement débiles et pleines de préjugés et balancent des vannes qui tombent toujours à plat.
burialoftherats
Dans le genre perle de Telerama, il parait qu'ils ont aime Ghost Rider wallbash.gif
Lord-Of-Babylon
C'est plutot une critique vide qui prouve bien que son auteur n'en a rien à foutre

CITATION
Après Daredevil et Spider-Man, c’est au tour d’un autre héros des Marvel comics de passer au grand écran. Voici venir, mesdames messieurs, le Ghost Rider, squelette tout feu tout flamme chevauchant une moto d’enfer et collectant les âmes damnées pour le compte du diable. Le jour, quand il ne brûle pas jusqu’au bout des métacarpes, le Rider est un brave type un peu ahuri, interprété par un Nicolas Cage bizarrement rajeuni. Un brin de dérision, beaucoup de cascades (une incroyable ascension de gratte-ciel à moto) et autres effets spéciaux spectaculaires : le film est une attraction qui s’assume, incluant grand huit et train fantôme dans le ticket d’entrée (des vilains démons risquent d’effaroucher les plus petits). Avis aux amateurs de fête foraine…


Ca serait bien de se renseigner soi-même au lieu de se fier aux "il parait"

Edit : Elle est marrante leurs critique D'Iwo Jima. Je suis quasiment d'accord avec tous sauf que c'est pour moi ce qui fait que ce film est bon
francesco
CITATION(Esteban @ 23 2 2007 - 09:31) *
Allez, au hasard Télérama [...] "l'ambition d Mel Gibson est de traduire "Ouille ! Aïe !" dans toutes les langues"

Comme analyse synthétique des motivations artistiques de Mel Gibson, c'est finalement pertinent (ben ouais, non ?) & extrêmement brillant (pour l'efficacité de la formule).

(par contre, ca permet pas de savoir si le film a plus au rédacteur du truc, c'est dommage)
darkseid
CITATION(burialoftherats @ 25 2 2007 - 07:22) *
Dans le genre perle de Telerama, il parait qu'ils ont aime Ghost Rider wallbash.gif

Si télérama a mis beaucoup d'eau dans son vin concernant les films d'actions (Terminator 2 a la note maximale quand il passe à la TV), il semblerait qu'il y'ait encore une partie de la rédaction qui n'y comprend toujours rien et pense qu'un blockbuster doit être juste blindé d'effets spéciaux, d'actions, de mise en scène pourrie pour être bon, d'une certaine manière, c'est encore plus méprisant que les critiques négatives car le critique colle aux pires clichés possibles et imaginables sur le sujet.
contagion
Mépris quasi permanent pour le genre ,condescendance , on encense Ghost Rider ( voilà un film sympathique qui reste à sa place ) pour dévaloriser d'autres métrages avec de fortes ambitions cinématographiques... pardon mais la phase sur Gibson est juste nulle , elle montre une journaliste soucieuse de sortir un bon mot qui fera rire dans les chaumières et ne démontre aucune démarche critique vis-à-vis de Gibson, encore jugé pour la Passion ... On aura droit les semaines suivantes à d'autres charges sur le "nanar" de Gibson , même jusque dans la critique de Blood Diamond ( "Zwick lui film une violence réelle, pas comme cet empaffé de Gibson" je cite de mémoire hein). Putain du temps où Télérama était rempli jusqu'à la gueule de cathos il auraient porté ce réalisateur au pinacle ; maintenant c'est la période gauche p(h)arisienne ... Autre temps autres moeurs , et toujours des critiques idéologiques et bien raremement cinématographiques... Continuez à vous pignoler sur les Climats tiens...
contagion
A propos du cinéma dit d'action, genre méprisé ouvertement par une majeure partie de la critique ...J'en parlais avec un pote hier , et je suis convaincu ,de plus en plus, que l'essence du Cinéma réside dans le mouvement et la capacité à retranscrire celui-ci . Poser une caméra sur un socle face à deux acteurs et leur faire débiter leur texte , c'est sous-exploiter ou méconnaître le médium dont on use . Prenez Bug , Friedkin utilise durant les dialogues d'audacieux mouvements de caméra qui dynamise l'ensemble sans pour autant parasiter les dialogues ... Pas besoin de prod à un million de dollars , j'ai revu Evil Dead hier soir et certains plans sont proprement hallucinant d'inventivité et d'efficacité... Méliès lui l'avait bien compris , qui orienta ses films vers des voyages extraordinaires truffés d'effets spéciaux...
L'intelligence d'un film , avant de se trouver dans son scénario , provient de sa réalisation . Prenons Die Hard : un scénar classique , sans surprise , mais un tour de force de réalisation et de montage qui lui confère une efficacité maximale... Comme en littérature , on peut avoir un discours assez futile porté par un style virtuose...Après quand les deux se conjuguent c'est encore mieux ( Club de Combat je pense à toi ...)
darkseid
De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été de privilégier le fond à la forme et celui du cinéma américain de privilégier la forme au fond, de manière générale, n'importe quel véritable cinéphile sait que les grandes oeuvres sont celles qui associe forme et fond dans une même problématique.
Dirty Flichty
En fait c'est l'emballage qui compte ?
Capitalistes.
Flying Totoro
CITATION(darkseid @ 25 2 2007 - 12:30) *
De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été de privilégier le fond à la forme et celui du cinéma américain de privilégier la forme au fond, de manière générale, n'importe quel véritable cinéphile sait que les grandes oeuvres sont celles qui associe forme et fond dans une même problématique.


C'est le jeu des 3 erreurs ? je crois que j'ai trouvé alors.
Jusqu'aux années 50 le cinéma français est on ne peut plus formel (Carné, Clément, Clouzot, Duvivier, Ophuls ou Renoir, pour prendre les plus évidents, si c'est pas des mecs travaillés par des questions de forme, je sais pas ce que c'est)
Parallèllement le cinéma creux et superficiel de Ford, Mankiewicz ou Wilder ne m'apparait pas comme une évidence, loin s'en faut.
Et enfin, même si le terme "fond" est suffisament vague pour que ce soit discutable à l'infini, L'Aurore est un bel et flamboyant exemple de chef d'oeuvre absolu qui ne doit pas grand chose à ce qu'il raconte sur le fond, comme quoi non c'est pas automatique d'associer les deux (enfin si tant est que ça vaille le coup de dissocier les deux pour les opposer)

C'était ça ?
kitano
CITATION(Flying Totoro @ 25 2 2007 - 14:37) *
CITATION(darkseid @ 25 2 2007 - 12:30) *
De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été de privilégier le fond à la forme et celui du cinéma américain de privilégier la forme au fond, de manière générale, n'importe quel véritable cinéphile sait que les grandes oeuvres sont celles qui associe forme et fond dans une même problématique.


C'est le jeu des 3 erreurs ? je crois que j'ai trouvé alors.
Jusqu'aux années 50 le cinéma français est on ne peut plus formel (Carné, Clément, Clouzot, Duvivier, Ophuls ou Renoir, pour prendre les plus évidents, si c'est pas des mecs travaillés par des questions de forme, je sais pas ce que c'est)
Parallèllement le cinéma creux et superficiel de Ford, Mankiewicz ou Wilder ne m'apparait pas comme une évidence, loin s'en faut.
Et enfin, même si le terme "fond" est suffisament vague pour que ce soit discutable à l'infini, L'Aurore est un bel et flamboyant exemple de chef d'oeuvre absolu qui ne doit pas grand chose à ce qu'il raconte sur le fond, comme quoi non c'est pas automatique d'associer les deux (enfin si tant est que ça vaille le coup de dissocier les deux pour les opposer)

C'était ça ?


Pour faire plus simple l'erreur est dans le "De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été " alors que c'est plus une tendance actuelle et encore...

Par contre je suis assez d'accord avec l'association fond et forme même si de grands films privilégient plus l'un que l'autre lorsque les 2 sont excellents ça donne les plus grands chef d'oeuvres du 7 ème art.
Flying Totoro
CITATION(kitano @ 25 2 2007 - 14:52) *
Pour faire plus simple l'erreur est dans le "De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été " alors que c'est plus une tendance actuelle et encore...


Ben oui "et encore" alors. Parce qu'il y a plein de reals formels en France (Pitof, Schoendorffer, Besson et ses sbires : le problème c'est pas qu'ils s'intéressent pas à la forme, c'est que ce sont des incapables) et le cinéma clinquant mais vide des Michael Mann, Steven Spielberg, Oliver Stone & co... (Après qu'il y ait des produits formatés pour golmons finis à la pisse par caisses aux USA c'est pas une nouveauté, on a les mêmes en France sauf qu'il y a encore moins de forme (les bouses d'Ottoniente par exemple ou l'espèce de bad boys à Marseille avec Titof et Stomy Bugsy dont le titre m'échappe et je n'ai pas l'intention de le poursuivre)
Blunt
CITATION(Flying Totoro @ 25 2 2007 - 15:13) *
l'espèce de bad boys à Marseille avec Titof et Stomy Bugsy dont le titre m'échappe et je n'ai pas l'intention de le poursuivre)



Gomez et Tavarès (c'est pour ta culture personnelle icon_mrgreen.gif )
Flying Totoro
CITATION(Blunt @ 25 2 2007 - 15:17) *
Gomez et Tavarès (c'est pour ta culture personnelle icon_mrgreen.gif )


Voilà !
Ed Wood
Un 2 est en route. icon_mrgreen.gif
darkseid
J'aime bien balancer un post utilisant des termes vaguement tendancieux volontairement et revenir constater les dégats quelques heures plus tard.
L'archiviste
CITATION(kitano @ 25 2 2007 - 14:52) *
CITATION(Flying Totoro @ 25 2 2007 - 14:37) *

CITATION(darkseid @ 25 2 2007 - 12:30) *
De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été de privilégier le fond à la forme et celui du cinéma américain de privilégier la forme au fond, de manière générale, n'importe quel véritable cinéphile sait que les grandes oeuvres sont celles qui associe forme et fond dans une même problématique.

Jusqu'aux années 50 le cinéma français est on ne peut plus formel (...)
Et enfin, même si le terme "fond" est suffisament vague pour que ce soit discutable à l'infini...

Pour faire plus simple l'erreur est dans le "De toutes manière, le problème du cinéma fançais a toujours été " alors que c'est plus une tendance actuelle et encore...


Si je peux permettre de faire ièch... Le Cinéma français de ces trente dernières années est bien obsédé par la forme, mais une forme particulière basée sur une vision exclusive du monde; à savoir la "réalité" est moche, elle n'a pas de couleur, pas de mouvement, pas de profondeur, et le rôle du Cinéma serait d'imiter au mieux cette "réalité".

On applaudit des quatre mains quand une Maïwenn réalise Mon nombril, mon clito et moi en DV, parce qu'elle a su "capturer" la réalité moche pourrie du monde, ou comme le disait si bien Nicco "lol la DV sé bi1, sé la vie".
On s'émoustille quand les Dardennes Brothers suivent une caissière de supermarché avec la caméra planquée dans un sac de sport, avec problème de mise au point et réfraction du néon sur l'objectif, "mais passke c'est ça la "réalité" mec ! Le monde c'est comme un reportage de Capital sur M6".
Claude Sautet a fait jouir des générations de critiques parce qu'il usait et abusait de la longue focale, te suivait en un seul plan, sur un zoom interminable, le mec qui sort de sa voiture, traverse le boulevard, va dans le café en face commander une pression au comptoir, donnant ainsi cette impression de voler des moments à la réalité. Mais c'est "parce que, cher ami, la vie des gens, elle ne devient véritable et palpable que lorsque tu la chopes au téléobjectif, comme en couverture de Voici".
Catherine Breillat pourrait tourner un de ses boulards dans la salle des galeries de Versailles, elle se démerderait pour qu'on ait l'impression que la pièce fait 2 mètres sur 3. Mais ça c'est parce que ça fait réel. Car dans la vraie vie qu'elle est vraie, on voit pas les perspectives.

Tout ce qui viserait à introduire là-dedans de la couleur (travail de design, du chef-op), du mouvement (découpage, caméra élégante), de la profondeur (cadrage élaboré) serait immédiatement associé à de "l'artifice", à un "cinéma de l'effet".
"Artificiel" ! LE terme qui tue et par lequel on assassine quotidiennement des pans gigantesques de la cinématographie mondiale dans nos gazettes. La couleur, le mouvement et la perspective sont des artifices, c'est pas la réalité. L'Humanité est en fait un troupeau de daltoniens autistes et borgnes...

Si on veut comprendre ce qui se passe, philosophiquement, il faut bien se mettre dans le crâne que les 3/4 des gens du Cinéma français et 99% de la critique française sont des cathos fondamentalistes, tendance féodale. Qu'importe qu'ils soient intimement convaincus d'être athées et de gôôôche; au fond leur vision du monde est celle d'une "réalité" faite d'austérité, d'ennui, d'immobilisme, de pénitence, de contrition.
Est considéré comme pêché mortel tout ce qui respire la joie ("la comédie sé caca, sé pa de l'art"), tout ce qui a été produit avec beaucoup d'argent ("Heureux ceux qui ont une âme de pauvre car le Royaume des cieux est à eux"), tout ce qui est fait de mouvement (action), ce qui est carnassier (horreur), bref tout ce qui est vivant et qui court dans les champs le dimanche matin, au lieu de se flinguer les genoux sur le sol dur et glacé de la vieille église, est à proscrire.

Lars Von Trier, opportuniste un peu plus intelligent que le troupeau, savait exactement ce qu'il faisait lorsqu'il baptisait son mouvement "Le Dogme" en préconisant une démarche "ascétique" faite "d'abstinence technologique" (ce sont ses termes). Le succès immédiat de son arnaque crypto-catho, en Europe et en particulier en France, en dit long sur les soubassements philosophiques du problème.

In nomine Teleramé et Liberati et Cesarus sancti
Amen
kitano
Amen.

Ceci dit y a peut être de l'espoir quand on voit que Dujardin ou Chabat ont été nominés dans des comédies pour les césars cette année et qu'une nouvelle génération comme Canet est récompensé.
Clint
CITATION(kitano @ 25 2 2007 - 16:35) *
Amen.

Ceci dit y a peut être de l'espoir quand on voit que Dujardin ou Chabat ont été nominés dans des comédies pour les césars cette année et qu'une nouvelle génération comme Canet est récompensé.


Amen oui mais je ne vois pas trop de différence entre OSS 117, les films de Chabat et ce que dit l'Archiviste. C'est pas parce qu'on rajoute des rayons bleus, des pyramides ou je ne sais quoi d'autre qu'on dépasse ce formalisme austère qui gangrène notre cinéma.
On peut aussi être triste à mourir en faisant des comédies.
kitano
CITATION(Clint @ 25 2 2007 - 16:49) *
Amen oui mais je ne vois pas trop de différence entre OSS 117, les films de Chabat et ce que dit l'Archiviste. C'est pas parce qu'on rajoute des rayons bleus, des pyramides ou je ne sais quoi d'autre qu'on dépasse ce formalisme austère qui gangrène notre cinéma.
On peut aussi être triste à mourir en faisant des comédies.



Ben OSS 117 ça respire la joie et "Ne le dis à personne" y a des scènes d'action.

CITATION(L @ 25 2 2007 - 16:16) *
Est considéré comme pêché mortel tout ce qui respire la joie ("la comédie sé caca, sé pa de l'art"), tout ce qui a été produit avec beaucoup d'argent ("Heureux ceux qui ont une âme de pauvre car le Royaume des cieux est à eux"), tout ce qui est fait de mouvement (action), ce qui est carnassier (horreur), bref tout ce qui est vivant et qui court dans les champs le dimanche matin, au lieu de se flinguer les genoux sur le sol dur et glacé de la vieille église, est à proscrire.
contagion
Bon je me permets de recentrer le débat en posant la seule question qui vaille : Cécile Mury est-elle ou non une conne ?
contagion
Sinon über d'accord avec le post de l'@ concernant les sous-bassements idéologiques qui gouvernent la critique dite "exigeante" française .
Clint
CITATION(L @ 25 2 2007 - 16:16) *
Est considéré comme pêché mortel tout ce qui respire la joie ("la comédie sé caca, sé pa de l'art"), tout ce qui a été produit avec beaucoup d'argent ("Heureux ceux qui ont une âme de pauvre car le Royaume des cieux est à eux"), tout ce qui est fait de mouvement (action), ce qui est carnassier (horreur), bref tout ce qui est vivant et qui court dans les champs le dimanche matin, au lieu de se flinguer les genoux sur le sol dur et glacé de la vieille église, est à proscrire.


Kitano, par cette formule l'Archiviste ne soulignait hélas pas la qualité des comédies ou des films d'action français. Il parlait de l'aversion hexagonale de la profession envers ces deux genres.
Action ou comédie faut pas déconner, c'est la misère totale en France.
kitano
Ah mais je suis complètement d'accord là dessus c'est pour ça que je disais qu'au vu des Césars de cette année il y a peut être de l'espoir de voir changer les choses.
Flying Totoro
CITATION(Clint @ 25 2 2007 - 16:49) *
Amen oui mais je ne vois pas trop de différence entre OSS 117, les films de Chabat et ce que dit l'Archiviste. C'est pas parce qu'on rajoute des rayons bleus, des pyramides ou je ne sais quoi d'autre qu'on dépasse ce formalisme austère qui gangrène notre cinéma.
On peut aussi être triste à mourir en faisant des comédies.


Ben oui mais c'est pas la même chose. OSS117 essaye de faire dans le divertissement et la parodie de film d'espionnage exotique. Tu peux trouver ça complètement foiré et tristounnet mais y a pas de volonté de faire dans le misérabilisme à la base (au contraire).
Clint
CITATION(Flying Totoro @ 25 2 2007 - 18:11) *
CITATION(Clint @ 25 2 2007 - 16:49) *
Amen oui mais je ne vois pas trop de différence entre OSS 117, les films de Chabat et ce que dit l'Archiviste. C'est pas parce qu'on rajoute des rayons bleus, des pyramides ou je ne sais quoi d'autre qu'on dépasse ce formalisme austère qui gangrène notre cinéma.
On peut aussi être triste à mourir en faisant des comédies.


Ben oui mais c'est pas la même chose. OSS117 essaye de faire dans le divertissement et la parodie de film d'espionnage exotique. Tu peux trouver ça complètement foiré et tristounnet mais y a pas de volonté de faire dans le misérabilisme à la base (au contraire).


Tout à fait mais puisqu'on parlait de formalisme et d'incompétence cinématographique à mots couverts donc, c'est pas non plus très brillant à ce niveau.
L'intention ne vaut pas l'action. C'est pas comme au foot.
Poltermok
CITATION(L @ 25 2 2007 - 17:16) *
Si on veut comprendre ce qui se passe, philosophiquement, il faut bien se mettre dans le crâne que les 3/4 des gens du Cinéma français et 99% de la critique française sont des cathos fondamentalistes, tendance féodale.



CITATION(darkseid @ 25 2 2007 - 16:59) *
J'aime bien balancer un post utilisant des termes vaguement tendancieux volontairement et revenir constater les dégats quelques heures plus tard.


icon_mrgreen.gif
Coltrane
Je plussoie avec toi, L'archiviste... (Tu sais que tu es très beau quand tu t'énerves biggrin.gif )
Ed Wood
CITATION
L'Humanité est en fait un troupeau de daltoniens autistes et borgnes...



Archie t'as déjà pensé à la politqiue?
tonton
l'archiviste, je ne vous plussoie pas.

(à t'entendre, french connection c'est tout pourrave parce que "réaliste")

et pis merde, perso j'en ai un peu marre qu'on crache sur le cinoche français. On se fout de la gueule des critiques qui ne comprennent rien aux séries B mais ça serait bien de ne pas faire la même erreur que ces critiques et d'arrêter de faire des généralités sur le cinéma français.
Il y a tellement de perles françaises qu'on fairait mieux de les défendre plutot que de cracher sur les daubes.
Flying Totoro
CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 15:22) *
(à t'entendre, french connection c'est tout pourrave parce que "réaliste")


Alors là il me semble que tu as lu un peu vite le post de l'archiviste qui ne dit pas "c'est caca quand la caméra n'est pas sur pied et que la photo est pas stylisée, meêm qu'on se croirait dans un documentaire et pas au cinéma" mais plutôt "ça fait 30 ans qu'une frange bien établie du cinéma français s'obstine à penser que la réalité est laide et informe et à faire du cinéma en conséquence". Il me semble que ce n'est pas la même chose.

CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 15:22) *
Il y a tellement de perles françaises qu'on fairait mieux de les défendre plutot que de cracher sur les daubes.


Tu penses à quoi ? (Nan parce que si c'est nid de guèpes, les patriotes, haute tension & co y a tout plein de topics qui respirent le consensus sur leurs qualités - même si c'est pas aussi unanime et dithyrambique que sur Mon Voisin Totoro mais ça c'est normal.
tonton
CITATION(Flying Totoro @ 27 2 2007 - 15:44) *
CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 15:22) *
(à t'entendre, french connection c'est tout pourrave parce que "réaliste")


Alors là il me semble que tu as lu un peu vite le post de l'archiviste qui ne dit pas "c'est caca quand la caméra n'est pas sur pied et que la photo est pas stylisée, meêm qu'on se croirait dans un documentaire et pas au cinéma" mais plutôt "ça fait 30 ans qu'une frange bien établie du cinéma français s'obstine à penser que la réalité est laide et informe et à faire du cinéma en conséquence". Il me semble que ce n'est pas la même chose.

CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 15:22) *
Il y a tellement de perles françaises qu'on fairait mieux de les défendre plutot que de cracher sur les daubes.


Tu penses à quoi ? (Nan parce que si c'est nid de guèpes, les patriotes, haute tension & co y a tout plein de topics qui respirent le consensus sur leurs qualités - même si c'est pas aussi unanime et dithyrambique que sur Mon Voisin Totoro mais ça c'est normal.


je pense pas forcément aux séries B françaises mais plutot aux films entrant dans la catégorie "la réalité est laide", en particulier au "petit lieutenant" de Beauvois, voir à "n'oublies pas que tu vas mourir" (mais là, je mets un gros "AMHA"). Et puisqu'on parle des 30 dernières années, je pense aussi à "l'argent" de Bresson, à Chabrol, et à tout ce qui est généralement fuit comme la peste ici (Rohmer, Rivette et autres). Et puis pour élargir un peu tout ça, je pense beaucoup à Pierre Salvadori et à son magnifique "après vous".

(et oui, oui, je suis allé un peu vite avec french connection)
ygrael
Pour ce qui est des "perles" du cinema français j'espère que tu ne fais pas mention du diptyque sur Jeanne d'arc réalisé par Rivette ?!?!? ninja.gif
tonton
CITATION(ygrael @ 27 2 2007 - 16:19) *
Pour ce qui est des "perles" du cinema français j'espère que tu ne fais pas mention du diptyque sur Jeanne d'arc réalisé par Rivette ?!?!? ninja.gif


non, je pensais à "Secret défense"
Flying Totoro
CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 16:01) *
je pense pas forcément aux séries B françaises mais plutot aux films entrant dans la catégorie "la réalité est laide", en particulier au "petit lieutenant" de Beauvois, voir à "n'oublies pas que tu vas mourir" (mais là, je mets un gros "AMHA"). Et puisqu'on parle des 30 dernières années, je pense aussi à "l'argent" de Bresson, à Chabrol, et à tout ce qui est généralement fuit comme la peste ici (Rohmer, Rivette et autres). Et puis pour élargir un peu tout ça, je pense beaucoup à Pierre Salvadori et à son magnifique "après vous".


Autant n'oublie pas que tu vas mourir ou l'argent (même si je préfère l'idée du film que le film lui même), je peux comprendre. Autant des trucs comme le petit lieutenant ça me parait être l'exemple parfait qui illustre le propos de l'archiviste : un truc qui s'acharne à privilégier l'anecdotique et le quotidien en dépit du bon sens (n'as tu justement pas l'impression d'être plus près de la réalité dans un French Connection qui ne dévie jamais de son enquète ?) et qui semble faire abstraction de toute idée de mise en scène pour faire "captation de la réalité" (la caméra, cet objet encombrant qu'il convient de poser au plus vite...). Personnellement, je pense qu'il y a plus de "réalité" dans 10 minutes de l'ange ivre, d'ikiru ou de Chien Enragé que dans tout ce qu'on pu faire Rivette, Rohmer, Chabrol et Beauvois. Après ça ne signifie pas qu'il n'y ait qu'une façon d'appréhender la question et ton ouverture d'esprit est tout à ton honneur (même si je ne peux m'empécher de penser qu'il y a 10 ans, je me suis envoyé ces mêmes films de mon plein gré - "par curiosité" comme on dit - et que j'en suis revenu assez rapidement : il n'y a rien de mieux qu'un film avec une peluche géante !)
Dr Rabbitfoot
CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 15:22) *
l'archiviste, je ne vous plussoie pas.

(à t'entendre, french connection c'est tout pourrave parce que "réaliste")

et pis merde, perso j'en ai un peu marre qu'on crache sur le cinoche français. On se fout de la gueule des critiques qui ne comprennent rien aux séries B mais ça serait bien de ne pas faire la même erreur que ces critiques et d'arrêter de faire des généralités sur le cinéma français.
Il y a tellement de perles françaises qu'on fairait mieux de les défendre plutot que de cracher sur les daubes.


J'aurais tendance à plussoyer l'ami Tonton. Bien qu'étant un big fan de films de genre, et bien que rejetant une bonne moitié de la prod française qui sort sur nos écrans, il me parait ridicule de classer tous nos films dans un même sac portant l'étiquette "film nombriliste laid et chiant". Cela me semble aussi réducteur, comme le dit Tonton, que de cracher sur les séries B comme Telerama et Cie l'ont fait durant des années (et parfois encore).

Alors OUI les réalisateurs français ont en majorité tendance à être peu formalistes (euphémisme), et à filmer platement. C'est surtout sur les mouvements de caméra et sur la photo qu'on me semble à la ramasse, et pour moi ce n'est rien d'autre que les stigmates de la Nouvelle Vague (qui decidemment met longtemps à être digérée). Mais si vous êtes un tant soit peu curieux, y'a de quoi faire !

Par exemple j'ai été littéralement scotché par "Rois et Reines" de Desplechin, film maniaco-depressif tant sur le fond que sur la forme, et c'est là que réside le tour de force. Y'a rien d'autre qu'un triple niveau de lecture dans le film, et hormis quelques tics agaçants (les dialogues "coupés"), c'est franchement bien torché, intelligent et très bien interprété (Devos forever, et dire que tout le monde confond l'actrice douée avec ses personnages agaçants ...).
Et "Dans ma peau", c'est pas du bon ça ? Et "L'Annulaire" de Diane Bertrand, sa photo sublime, sa musique de Beth Gibbons géniale, et sa Olga Kurylenko à poil, c'est pas beau ? Et les films de Chereau ? ...etc

Flying Totoro
CITATION(Dr Rabbitfoot @ 27 2 2007 - 16:33) *
il me parait ridicule de classer tous nos films dans un même sac portant l'étiquette "film nombriliste laid et chiant".


Juste quand même pour pas qu'on lui impute le glissement du débat : l'archiviste n'a pas formulé une telle généralité, il a donné des exemples précis de ce qu'il considérait comme le cinéma de la laideur idéologique et formelle (Dardenne Brothers, Maiwenn, Sautet etc...).
tonton
CITATION(Flying Totoro @ 27 2 2007 - 16:33) *
CITATION(tonton @ 27 2 2007 - 16:01) *
je pense pas forcément aux séries B françaises mais plutot aux films entrant dans la catégorie "la réalité est laide", en particulier au "petit lieutenant" de Beauvois, voir à "n'oublies pas que tu vas mourir" (mais là, je mets un gros "AMHA"). Et puisqu'on parle des 30 dernières années, je pense aussi à "l'argent" de Bresson, à Chabrol, et à tout ce qui est généralement fuit comme la peste ici (Rohmer, Rivette et autres). Et puis pour élargir un peu tout ça, je pense beaucoup à Pierre Salvadori et à son magnifique "après vous".


Autant n'oublie pas que tu vas mourir ou l'argent (même si je préfère l'idée du film que le film lui même), je peux comprendre. Autant des trucs comme le petit lieutenant ça me parait être l'exemple parfait qui illustre le propos de l'archiviste : un truc qui s'acharne à privilégier l'anecdotique et le quotidien en dépit du bon sens (n'as tu justement pas l'impression d'être plus près de la réalité dans un French Connection qui ne dévie jamais de son enquète ?) et qui semble faire abstraction de toute idée de mise en scène pour faire "captation de la réalité" (la caméra, cet objet encombrant qu'il convient de poser au plus vite...). Personnellement, je pense qu'il y a plus de "réalité" dans 10 minutes de l'ange ivre, d'ikiru ou de Chien Enragé que dans tout ce qu'on pu faire Rivette, Rohmer, Chabrol et Beauvois. Après ça ne signifie pas qu'il n'y ait qu'une façon d'appréhender la question et ton ouverture d'esprit est tout à ton honneur (même si je ne peux m'empécher de penser qu'il y a 10 ans, je me suis envoyé ces mêmes films de mon plein gré - "par curiosité" comme on dit - et que j'en suis revenu assez rapidement : il n'y a rien de mieux qu'un film avec une peluche géante !)


Pour "le petit lieutenant", j'aime justement cette façon de privilégier l'anecdotique, et de l'utiliser pour construire les personnages (c'est quand même extrêmement réaliste de faire vivre des personnages qui espèrent sortir de l'anecdotique mais qui finalement ne se confrontent qu'à ça, ça ressemble un peu à la vie de tout le monde, après, ok, ça ne passionne pas tout le monde). Pour l'absence de toute idée de mise-en-scène, je ne connais pas assez bien le film (vu qu'une fois) pour le défendre sur ce point, mais a priori je ne suis pas d'accord avec toi, dans l'ensemble, c'est extrêmement discret, peut-être un peu classique, mais ça me semble quand même très bien torché (en tout cas bien plus poussé qu'un simple "on pose la caméra ici et on verra ce que ça donne").
En tout cas ça vaut le coup d’en parler, de se pencher dessus, parce que les « c’est moche, c’est laid> bouhou, c’est français » et les « ha ban ça au moins c’est pas du Rohmer, hihihi », ça me saoule un peu (et je ne pense pas à l’archiviste qui à le mérite d’argumenter (et d’être drôle))

Merci le doc, j'avais complètement oublié Desplechin (Esther Kahn c'est quand même (AMHA) une belle grosse tuerie).
(et ouais, "dans ma peau" ça dépote)
(Perso (et je pense que c'est pareil pour le doc) je n'impute pas à l'archiviste le glissement du débat, c'est juste que son post illustre bien (même avec des exemples) ce que beaucoup pensent et disent ici du cinéma français de la laideur)
L'archiviste
Mon post était un exercice de rhétorique, traversé d'exagérations marseillaises, et qui tendait vers un but donné : parler de l'idéologie qui sous-tend tout ce pan du cinéma français.
Cette fameuse captation de réalité est tout de même bien pratique. En suggérant l'idée qu'il existe une réalité équivalente à tous les regards, alors il suffit juste de laisser la caméra la filmer pour la capter. En somme, l'arrivée d'un train en gare de la Ciotat serait le Cinéma à son stade indépassable.
Mais reconnaître que la "réalité" n'est rien d'autre que l'interprétation d'un sujet à travers la prédisposition de ses sens et à la lumière de son expérience, ce serait devoir reconnaître qu'il n'existe pas une réalité mais une infinité d'expériences, c'est-à-dire qu'un metteur en scène ne pourrait pas "capturer" la réalité mais seulement tenter d'en traduire une expérience donnée. Or ça, traduire l'expérience par des moyens filmiques, ça demande justement beaucoup de travail et de recherche (je ne vais pas parler d'un Hitchcock qui réfléchit 5 ans à l'obtention d'UN plan de Vertigo, mais je l'ai fortement en tête là).
Ceux vers qui tendait mon doigt accusateur m'apparaissent comme des gens qui se réfugient vers une Réalité unique pour tous, incolore et inodore, et qui a le gros avantage de pouvoir être "capturée" en plaçant sa caméra n'importe où et en laissant tourner.
Mais vous avez déjà fait l'expérience du monde à l'identique de ce qu'en perçoit une caméra de vidéosurveillance ? Moi jamais.
Donc effectivement, j'assimile ça à une forme de fondamentalisme (il n'y a qu'une Vérité et elle vaut pour tout le monde) doublé d'une magnifique excuse à toute forme d'incompétence (pourquoi je me ferais chier à maîtriser ce soit-disant langage qui permet de traduire l'expérience, puisque ma caméra capte toute seule la réalité ?). Et comme les tenants de cette idée de Cinéma semblent parfois squatter les rênes de toute la chaîne de fabrication et de promotion (Ecoles d'Etat, Ministère de la culture, CNC, Avance sur recette, chaînes de télé publiques, la moitié du parc de salles aux mains d'une seule famille, magazines de cinéma subventionnés etc.) hé ben je sais pas pourquoi, je me suis mis à penser à l'Eglise du temps où elle tenait fermement les rênes de la société par l'imposition de SA vérité. Raccourci ? Oui certainement. Mais je préfère employer le mot "analogie" rolleyes.gif

Et évidemment, ce n'est pas parce que j'exprime ouvertement mon désaccord de fond et de forme à l'encontre d'un certain cinéma que je lui conteste son existence. Je rappelle au cas où que c'est précisément le contraire qui s'est longtemps produit, à savoir que ce sont les tenants de ce cinéma là qui ont violemment fait barrage à toute alternative, et qu'ils ont été forcés de laisser un espace réduit où puissent gambader les Kasso, Gans et autres, tout simplement parce que leur dictature avait mené le Cinéma français au bord de la banqueroute fin 80-début 90 (25% de parts de marché national perdues en moins de dix ans je crois).
Sinon, ça fait plus de 20 ans que j'assiste au même dialogue de sourds. "S'il vous plaît Monsieur, ça serait possible que, parmi les 450 films produits chaque année, y'en ait un ou deux avec un peu de mouvement et d'action bien foutue ?" - "Quoi ? Espèce de salaud ! Tu veux donc tuer notre cinéma d'auteur ? Vendre notre culture aux américains ? A l'assassin !"

PS : le cinéma de Bresson n'a vraiment rien à voir avec le sujet il me semble.
PS bis : et je répète comme je l'ai déjà répété maintes fois sur ce forum : les choses changent bien heureusement, et l'état du cinéma français actuel me satisfait plus qu'il y a dix ou vingt ans. Ce qui ne veut pas dire qu'on ait atteint l'équilibre suprême hein...
grifter
CITATION
Donc effectivement, j'assimile ça à une forme de fondamentalisme (il n'y a qu'une Vérité et elle vaut pour tout le monde) doublé d'une magnifique excuse à toute forme d'incompétence (pourquoi je me ferais chier à maîtriser ce soit-disant langage qui permet de traduire l'expérience, puisque ma caméra capte toute seule la réalité ?).
Dans la liste on aurait pu ajouter aussi une sorte de feneantise convenue. (je laisse les acteurs se demerder, tant pis si c'est moche, l'intelligensia aimera...)

CITATION
leur dictature avait mené le Cinéma français au bord de la banqueroute fin 80-début 90 (25% de parts de marché national perdues en moins de dix ans je crois).


Ca me rapelle l'epoque Jurassic Park vs Germinal ou "crachons sur l'etranger plutot que de reconnaitre nos erreurs"
(lol je me souvient de mes profs de francais qui enrageaient qd on disait qu'on allait voir Jurassic icon_mrgreen.gif )


Coltrane
'soir tout le monde,

évidemment et heureusement, le cinéma français a su, sait et saura encore produire des films de qualité, et les exemples que certains d'entre vous ont cité me semblent entrer dans cette catégorie; mais si je me suis permis tantôt de plussoyer dans la joie et l'allegresse avec le sieur Archiviste, c'est que, en dehors de son sens de l'emphase qui me fait hurler de rire et son pseudo qui me rappelle ces délectables nuits blanches à lire Foucault, il m'a semblé qu'il mettait en exergue nombre d'éléments qui posent problème dans le champ de la critique cinématographique, éléments hérités par ailleurs plus ou moins directement de la critique littéraire. Le plus dommageable me paraît être la confusion, savamment entretenue par une large majorité de la critique,entre l'éthique et l'esthétique.
Le Beau et le Laid ( l'esthetique), pour reprendre les catégories aristoteliciennes, sont des concepts hautement subjectifs, soumis à de nombreux paramètres et à une longue chaîne de déterminismes, alors que le Bien et le Mal ( l'éthique) sont en théorie des idées universellemnt partagées. Or la critique a une nette propension à n'évaluer les films qu'en termes (masqués) d'éthique, et plus ou pas en termes d'esthétique ( qui englobe évidemment plus que les seules données "techniques" d'un film). Ainsi, tel métrage plein de mouvements, de couleurs, de bruit et de fureur sera mauvais parcequ'il représente une forme de dégénérescence du Bien, caracterisé ontologiquement par l'épure, la sobriété et l'ascétisme. D'où la clairvoyante métaphore religieuse de L'archiviste...

BIen sûr, et comme on l'a justement précisé plus haut dans ce topic, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse qui consisterait à nier l'excellence d'artistes qui pratiquent cette ascèse esthétique: personnellement, je tiens Bresson pour un authentique génie, Pasolini m'a offert une de mes plus grande crampe esthétique avec son "Evangile selon Saint Matthieu", et "Chansons du 2ème étage" de Andersson ou "Le 7ème sceau" de Bergman me touchent profondément... Tout comme "Prédator", "Duel", "Requiem for a dream" ou "Mon voisin Totoro" (ceci dit sans vouloir flatter qui que ce soit sur ce forum... tongue.gif )

Un film, comme tout mode d'expression artistique, est définitivement idiot, c'est-à dire singulier, unique et inimmitable; et la critique a une fâcheuse tendance à vouloir instaurer des hiérarchies bâties sur du vide là où elle devrait échafauder des outils visant à faire découvrir cette irréductible originalité au plus grand nombre. Une critique est bien plus souvent un double, mensonger car orienté dans l'objectif d'une classification rassurante et artificielle, de l'oeuvre qui la préoccupe, qu'une véritable proposition de lecture, c'est-à-dire une tentative de déchiffrage, singulière elle aussi et consciente de ses propres limites.
Quelqu'un parlait plus haut de la fénéantise de la critique: je pense que c'est l'un de ses symptômes les plus flagrants, à quoi j'ajouterais celui, plus écoeurant pour les cinéphiles que nous sommes, de la malhonnêteté intellectuelle...

Sur ce, bonne nuit à toutes et à tous!
tonton
et là je dis "amen"
Lord-Of-Babylon
Dans le genre mépris je propose : "je connais rien à Star Trek et je raconte n'importe quoi de tout de façon personne n'aime les aventures de ces golios en pyjama". Rigolez pas c'est une frange très importante de nos chers journalistes. Dernier en date Dvdrama qui n'en ai pas à une connerie près en matière de série tv

CITATION
Star Trek XI vous l’attendiez ? Non ? Nous non plus en toute honnêteté, et ce malgré l’annonce récente de la participation de J.J. Abrahams, catapulté réalisateur pour essayer de donner un coup d’hyper moteur à une franchise devenue, avouons-le, complètement ringarde. Mais voici qu’une nouvelle toute fraîche vient de tomber, et il faut bien admettre qu’elle nous a vraiment laissés sur le derrière.

De nombreux acteurs, et non des moindres, ont été contactés par la production et si cela se concrétise, il se pourrait que l’on se retrouve avec un des films sensation de ces prochaines années. Imaginez plutôt : Matt Damon serait Captain Kirk, Adrian Brody / Mr. Spock, Gary Sinise / Doc McCoy, Daniel Dae Kim (de la série Lost, vu également dans The Crypt) serait Sulu et enfin James McAvoy (Le Dernier Roi d’Ecosse) pourrait interpréter Scotty…



Une annonce aussi improbable qu’alléchante certes, qui laisserait présager d’un budget colossal, ne serait-ce que pour rémunérer tout ce beau monde… Etant donné qu’aucun des principaux concernés n’a voulu corroborer l’info, il faut avouer que l’on reste fort sceptique sur ce communiqué. En revanche, s'il se révélait vrai, on ne vous cache pas que l’on sera les premiers à foncer voir le film, et que ce serait la première fois qu’un Star Trek nous inspire autre chose qu’un léger ricanement.
Coltrane
La nuit porte conseil, c'est pourquoi j'ajouterais ce qui suit à mon post légèrement dépressif d'hier:

je pense que l'on peut envisager deux types de critique:

1. celle qui vise à donner un avis subjectif sur un objet donné, et qui est tributaire d'un certain nombre de contingences ( notamment celle de devoir pondre tant de lignes sur un film que l'on n'a vu qu'une fois deux jours avant, et que par conséquent on a à peine eu le temps de s'approprier et encore moins de digérer). Dans ce cas, je crois qu'il revient au lecteur de prendre ses responsabilités en faisant le tri dans les réflexions et les arguments du critique, et de s'établir une liste personnelle des critiques qu'il sent proches de ses propres inclinaisons, sans pour autant abdiquer son propre raisonnement critique sur ces critiques ( heu, suis-je clair? sweat.gif )
Ceci dit, cela n'enlève rien à l'incompétence, à la fénéantise et à la malhonnêteté de certains scribouillards, tant il est vrai qu'un travail de critique bien fait peut arriver à contourner ces contingences et déboucher sur...

2. ...une critique qui n'en est pas une, que je qualifierais plutôt de théorie, et dont l'objectif est celui dont je parlais à la fin de mon post précédent: faire découvrir au lecteur la singularité, ou du moins une part de celle-ci, d'un film, d'une oeuvre, d'un auteur.
Ce qui nécessite plus de recul temporel vis à vis du film, plusieurs visions et un bagage référentiel nettement plus étoffé que ce que l'on peut voir régulièrement
Sans Nom
CITATION(contagion @ 25 2 2007 - 11:57) *
A propos du cinéma dit d'action, genre méprisé ouvertement par une majeure partie de la critique ...J'en parlais avec un pote hier , et je suis convaincu ,de plus en plus, que l'essence du Cinéma réside dans le mouvement et la capacité à retranscrire celui-ci . Poser une caméra sur un socle face à deux acteurs et leur faire débiter leur texte , c'est sous-exploiter ou méconnaître le médium dont on use . Prenez Bug , Friedkin utilise durant les dialogues d'audacieux mouvements de caméra qui dynamise l'ensemble sans pour autant parasiter les dialogues ... Pas besoin de prod à un million de dollars , j'ai revu Evil Dead hier soir et certains plans sont proprement hallucinant d'inventivité et d'efficacité... Méliès lui l'avait bien compris , qui orienta ses films vers des voyages extraordinaires truffés d'effets spéciaux...
L'intelligence d'un film , avant de se trouver dans son scénario , provient de sa réalisation . Prenons Die Hard : un scénar classique , sans surprise , mais un tour de force de réalisation et de montage qui lui confère une efficacité maximale... Comme en littérature , on peut avoir un discours assez futile porté par un style virtuose...Après quand les deux se conjuguent c'est encore mieux ( Club de Combat je pense à toi ...)


Le cinema dont tu parles, c'est pour moi comme les contes, j'explique peut être mal mais les histoires fantastiques avec des héros, des monstres, des explosions, de la magie, des morts etc..... On en retrouve dans toute les histoires de nos civilisations. Le cinema et les effets spéciaux permettent de donner une impression de réalité, une espece de langage universel visuel et sonore qui dirigent notre imagination plus sûrement qu'un simple récit parlé ou écrit. Bref, j'aime bien et c'est pour moi le meilleur genre qui soit. Le genre qui fait rêver.

Je n'ai rien contre le cinema "intelligent" mais je n'ai pas toujours envie de reflechir, j'aime aussi me laisser transporter et je ne culpabilise pas de profiter d'un divertissement sans caution educative ou intellectuelle.
francesco
Un dépêche Yahoo ! People assez navrante (fan de Bruce Willis s'abstenir) :

"vendredi 9 mars 2007, 15h46
Bruce Willis voudrait effacer certains films
Par Actualités de stars

L’acteur américain Bruce Willis aimerait parfois avoir une machine à remonter le temps afin de s’abstenir de jouer dans certains films.

Bruce Willis porte un regard critique sur sa longue carrière et il avoue que certains de ses films sont loin d’être des chefs d’œuvre. N’ayons pas peur des mots : ce sont des navets. Il cite entre autre « Hudson Hawk » et « The Bonfire of the Vanities ». Ces deux films datent des années 90 [...]"


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Blunt
CITATION(francesco @ 12 3 2007 - 11:15) *
Un dépêche Yahoo ! People assez navrante (fan de Bruce Willis s'abstenir) :

"vendredi 9 mars 2007, 15h46
Bruce Willis voudrait effacer certains films
Par Actualités de stars

L’acteur américain Bruce Willis aimerait parfois avoir une machine à remonter le temps afin de s’abstenir de jouer dans certains films.

Bruce Willis porte un regard critique sur sa longue carrière et il avoue que certains de ses films sont loin d’être des chefs d’œuvre. N’ayons pas peur des mots : ce sont des navets. Il cite entre autre « Hudson Hawk » et « The Bonfire of the Vanities ». Ces deux films datent des années 90 [...]"


C'est marrant, j'ai lu la même chose y'a plus de 10 ans dans Impact.
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