[quote=L'archiviste]Questionnaire de Hutch
Epreuve du 18 mars 2005
[quote=hutch]1) Le mélodrame et l'utilisation (ou le refus) du cynisme sont ils deux critères valables pour juger d'une cinématographie ?[/quote]
J'ai l'impression que Gans faisait référence à la capacité des cinéastes à faire sortir le public de sa réserve. La comédie italienne des années 60-70 était cynique dans son traitement des sujets de société (les cartons de Verhoeven en Hollande l'étaient aussi), mais ça ne disait pas à son public \"
ouais bon c'est que du cinéma hein; vous et moi on est pas dupes\". L'investissement du public dans les films qu'il voit est un bon indicateur de la santé d'une cinématographie, je crois.[/quote]
Oui donc en fait : on aime on déteste mais on n'est pas indifférent. Gans est comme Dieu il déteste les tièdesen quelque sorte.
(et ceux qu'ils considèrent comme des vendus)
[quote=L'archiviste]
[quote=hutch]2) à quel moment peut-on juger qu'un réalisateur a accouché d'une oeuvre ? [/quote]
A l'époque où certains cinéastes pouvaient sortir entre 3 et 5 films par an, on pouvait se permettre une certaine attente. Aujourd'hui, un cinéaste hollywoodien réalise moins de 5 films par décennie. Le facteur temps peut l'emporter sur la quantité de films si l'on estime qu'il y a une vraie constance dans l'exigence.
(petit aparté = les français n'ont découvert qu'après guerre la plupart des films américains des années 39-45. Certains cinéphiles pouvaient découvrir, en une seule année !, jusqu'à 10 films d'un même réalisateur, ainsi que la naissance de genres cinématographiques entiers (les 6 ou 7 futurs classiques du film noir sont sortis à Paris en même temps). J'ai toujours pensé que ceci avait été déterminant pour l'élaboration, par les français, de la théorie du cinéma d'auteur)[/quote]
Oui mais justement est-ce qu'on ne se sert pas de cette théorie des auteurs pour ensuite extrapoler au bout de deux films sur des réals qui ont pu avoir de sérieux coups de main sur leurs projets ? (non je parle pas de Robert Harmon ou Norrington pourquoi ?)
Bon y a aussi l'exemple de Kubrick (seulement 13 films , mais la moitié à l'âge d'or dans un laps de temps très serré : on n'en sort pas)
[quote=hutch]a) n'a-t-on pas tendance un peu trop vite à taxer de génie des mecs qui n'ont pas fait leurs preuves ?[/quote]
Bien sûr. Et c'est aussi une forme de \"pensée magique\", parce que l'on souhaite qu'ils le soient effectivement pour pouvoir nous transporter à nouveau.
Le problème éventuel d'une attitude aussi euphorique, c'est que dans une société sur-médiatisée, l'engouement excessif parvient vite aux oreilles de l'artiste, et il y a toujours un vrai risque pour que ce dernier cède à une certaine roublardise ou qu'il se focalise sur ce qu'il croit qu'on attend de lui (les palmes académiques tardives ont peut-être fait du mal à des talents comme Cronenberg, Argento, Von Trier et d'autres)[/quote]
Ca c'est un point qui m'a toujours fait tiquer : est-ce que certains réals ne font effectivement des films QUE pour les critiques ?
Je vois mal un type s'asseoir à sa table de travail et se dire : \"bon alors qu'est-ce qui pourrait faire plaisir à Pierre Murat ?\".
(par contre, l'utilisation de ficelles et de clins d'oeil à sa propre filmo : ça oui)
Je pense qu'ils sont dans la même position que n'importe quel réal travaillant pour les studios (parce que ceux que tu cites sont un peu tricards) : jongler entre leurs envies et le public visé.
D'un autre côté il ya aussi la croyance que le public des blockbusters n'est pas le même que celui des salles d'arts et essai , mais là ça devient le bordel...
[quote=hutch]

dans le même ordre idée la multiplication des notes 5 (très bon) et 6 (chef d'oeuvre que si tu en dis du mal on va te tuer) sur nos différents threads est-elle alarmante ?[/quote]
Ce qui serait alarmant, c'est de considérer ces notes comme autre chose qu'un billet d'humeur.
J'ai remarqué que certains tentaient également de modérer leur ardeur en considérant qu'une année cinématographique ne pouvait pas offrir plus d'un ou deux \"chef-d'oeuvre\" ou \"futurs classiques\". Or, si l'on revient en arrière, on verra que certaines années ont vu sortir jusqu'à 20 films que la plupart des forumeurs ici présents considéreraient comme de vrais classiques, en tous cas des films qui méritent amplement un bon 6 en or massif.
Alors autant laisser son enthousiasme naturel s'exprimer sans retenue.[/quote]
Même si l'enthousiaste en question exprime que
l'Attaque des Clones est le renouveau de la SF et le plus bel hommage au serial et à Flash Gordon, tout en étant une recréation astucieuse de la mythologie star warsienne ?
[quote=hutch]3) y a-t-il une date de péremption sur certains cinéastes ?[/quote]
J'imagine que le \"certains\" n'a pas été placé au hasard.
Mel Brooks ou Kurosawa ?
Mike Nichols ou Clint Eastwood ?
George Lucas ou Steven Spielberg ?[/quote]
Il a été placé totalement au hasard .
(contrairement aux mauvaises langues : je ne pensais absolument pas à Martin Scorsese en écrivant cette question)
[quote=hutch]6) *place pour n'importe quelle question que toi, lecteur tu souhaites poser*[/quote]
La pratique du yoga est-elle une méthode privilégiée afin de voir les films pour ce qu'ils sont plutôt que pour satisfaire l'ego ?
[/quote]
Non mais le lever de coude après la séance est fortement recommendée.
[quote=Johnny Rico][quote=Hutch]Sinon oui Gans se la pète grave. Mais c'est le talent qui l'aide beaucoup dans ses papiers à faire passer la pillule : \"Terminator, j'aime bien, mais Cameron c'est le mec qui met le son à fond pour donner l'impression que ça bouge\" ou un truc approximatif.[/quote]
Oui, enfin bon, la pilule passe chez toi parce que tu penses exactement la même chose de Cameron (de mémoire, \"Cameron est aussi subtil qu'un Panzer déboulant dans une usine de choucroute\", c'est bien de toi, non ?)...

[/quote]
C'est fort possible.
J'ai des rapports ambigus avec Cameron (cf photo qui fait rire) donc des fois je trouve que c'est un gros lourd et d'autres fois que c'est un des réals les plus stimulants qui soient.
Je note que tout le monde répond à la question 4 qui était quand même au départ une grosse connerie. Continuez.